Pédophilie: Le ministre de l'Economie du pape aurait voulu acheter le silence d'une victime
SOCIETE•Un expert d'une commission vaticane de lutte contre la pédophilie a demandé que l'argentier du Vatican « soit mis sur la touche et renvoyé en Australie »....20 Minutes avec agences
L’affaire fait déjà grand bruit au Vatican. George Pell, puissant secrétaire à l’Économie du pape, est accusé par Peter Saunders, un expert d’une commission vaticane de lutte contre la pédophilie de se « moquer des victimes » et d’avoir voulu acheter leur silence. Le Saint-Siège a réagi et pris la défense, ce lundi, du cardinal australien.
L’affaire fait suite à l’examen des crimes de Gerald Ridsdale par une commission d’enquête mise en place en 2013, en Australie. Ce prêtre a été condamné pour avoir agressé une cinquantaine de garçons entre 1950 et 1980. Parmi eux, son neveu David qui s’était alors, en 1993, confié au cardinal Pell, un ami de la famille. Selon sa déposition, George Pell lui aurait alors demandé ce que coûterait son silence, ce que le cardinal a catégoriquement démenti.
« Une grosse épine dans le pied de François »
Interviewé dimanche par la chaîne de télévision australienne Nine, le Britannique Peter Saunders, membre de la Commission de protection des mineurs constituée par le pape, a accusé le cardinal australien de « se moquer de cette commission, du pape, mais surtout des victimes ». L’expert a demandé que le cardinal « soit mis sur la touche et renvoyé en Australie ».
Selon lui, Mgr Pell a agi avec « froideur et indifférence » envers les victimes, en particulier lorsqu’il était archevêque de Sydney. « Son autorité est immense au Vatican et ce serait une grosse épine dans le pied de François s’il devait être autorisé à rester dans ses fonctions. »
Des déclarations jugées « fallacieuses » par le cardinal
Pour le père Federico Lombardi, porte-parole du pape, Peter Saunders a tenu ses propos « à titre personnel », la commission « n’ayant pas pour tâche d’enquêter et de rendre des jugements spécifiques sur des cas particuliers ».
Dans une déclaration à la presse, le père Lombardi a alors tenu, ce lundi, à assurer que le prélat avait « toujours » répondu à la justice de son pays. Le secrétariat de George Pell a, lui, répondu par communiqué que « le cardinal n’avait d’autre choix que de consulter ses avocats » après ces déclarations « fallacieuses ».