JUSTICEIran: Le procès d’un journaliste du Washington Post pour espionnage démarre

Iran: Le procès d’un journaliste du Washington Post pour espionnage démarre

JUSTICELe procès pourrait raviver les tensions entre Téhéran et Washington en pleines négociations nucléaires…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le correspondant du Washington Post en Iran, l'Américano-iranien Jason Rezaian, a comparu mardi devant un tribunal spécial de Téhéran, accusé d'espionnage dans un procès à huis clos qui pourrait raviver les tensions entre Téhéran et Washington en pleines négociations nucléaires.

Jason Rezaian, 39 ans, doit répondre des charges «d'espionnage», de «collaboration avec des gouvernements hostiles», de «collecte d'informations confidentielles et propagande contre la République islamique», selon son avocate, Me Leïla Ahsan, qui réfute des charges sans «preuves établies».

La première audience, qui a débuté à 10h locales (5h30 GMT), s'est achevée après trois heures de débats devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, une cour spéciale qui juge les affaires politiques ou touchant à la sécurité nationale, selon l'agence de presse liée au pouvoir judiciaire Mizanonline.

Le journaliste s'est vu signifier les charges qui pèsent contre lui, notamment l'accusation d'espionnage, et n'a pas présenté sa défense lors de cette audience présidée par le juge Abolghassem Salavati, a ajouté l'agence. Aucun détail n'a été donné sur la date de la prochaine audience.

Il comparait avec son épouse et une photographe de presse

Selon les médias, il comparaît aux côtés de son épouse, Yeganeh Salehi, également journaliste, et d'une photographe de presse. Jason Rezaian travaillait pour le quotidien américain depuis 2012. Il a été arrêté avec son épouse à leur domicile au soir du 22 juillet 2014. La troisième accusée, dont le nom n'a pas été divulgué, avait aussi été arrêtée ce soir-là.

Les deux femmes ont été depuis libérées sous caution mais le journaliste du Post, qui a souffert d'ennuis de santé depuis son arrestation, est resté détenu à la prison d'Evine, dans le nord de la capitale.

Son incarcération avait provoqué de nouvelles tensions entre l'Iran et les Etats-Unis, qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis la Révolution islamique de 1979. Après le président américain Barack Obama qui avait appelé en mars le gouvernement iranien à libérer le journaliste, le Sénat américain a adopté en mai une résolution réclamant l'élargissement de trois Américains détenus en Iran, dont Jazon Rezaian.

Un dossier purement iranien pour Téhéran

Mais Téhéran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, affirme que le dossier est purement iranien. Le Washington Post a dénoncé lundi le huis clos qui privait le procès de «l'attention qu'il mérite».

Jazon Rezaian «est totalement innocent des accusations, y compris d'espionnage, portées à son encontre», écrivait le quotidien dimanche, en estimant que le journaliste semble être un «pion dans les luttes internes» à Téhéran alors que l'Iran et les grandes puissances se sont donné jusqu'au 30 juin pour conclure un accord historique sur le programme nucléaire controversé iranien.