JUSTICEBurkina Faso: La dépouille de l'ex-président Thomas Sankara exhumée ce mardi

Burkina Faso: La dépouille de l'ex-président Thomas Sankara exhumée ce mardi

JUSTICEL'opération d'exhumation des corps de Sankara et de ses douze compagnons assassinés avec lui a commencé ce lundi, dans le cadre d'une instruction ouverte fin mars...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'exhumation du corps de l'ex-président burkinabè Thomas Sankara, assassiné en 1987 lors d'un coup d'État, aura lieu ce mardi dans un cimetière de Ouagadougou. Les tombes de deux de ses compagnons ont déjà été ouvertes ce lundi, a affirmé l'avocat de sa famille. «La tombe de Thomas Sankara sera ouverte mardi matin», a déclaré Me Benwendé Stanislas Sankara, l'avocat de la famille.

L'opération d'exhumation des corps de Sankara et de ses douze compagnons assassinés avec lui a commencé lundi, dans le cadre d'une instruction ouverte fin mars. Thomas Sankara avait été enterré à la sauvette le soir du 15 octobre 1987, après son assassinat lors du coup d'État qui porta Blaise Compaoré au pouvoir. Il aurait été inhumé au cimetière de Dagnoën (quartier est de Ouagadougou), mais sa famille et ses nombreux partisans doutent que son corps s'y trouve réellement.

«C'est dur pour nous»

«Ils ont trouvé des restes de survêtement dans la première tombe. Dans la deuxième tombe, ils ont trouvé deux dents, une partie de la mâchoire et d'autres restes de survêtement», ont indiqué des proches de victimes. «Ce n'est pas facile pour certaines familles, c'est une ambiance de mort... C'est comme si on était à la morgue», a raconté Me Sankara.

«C'est dur pour nous, je suis dedans (dans le cimetière) avec ma petite soeur. Quand papa est mort, elle avait 6 mois», a confirmé la fille de Der Somda, un compagnon de Sankara assassiné en même temps que lui. Au passage du corbillard transportant les «caisses contenant ces restes», et escorté par la gendarmerie, la foule amassée aux abords du cimetière a entonné l'hymne national.

Le matin, la gendarmerie avait bloqué l'accès du cimetière à des dizaines de curieux qui scandaient : «On veut la vérité» ou «La patrie ou la mort, nous vaincrons». Selon des proches des victimes, des jeunes gens munis de «pioches et pelles» ont ouvert «deux tombes» dans le cimetière. «Ca risque de prendre beaucoup de temps», a dit Mariam Gouem, fille d'un des gardes de corps de Sankara également tué le 15 octobre 1987.

L'opération conduite par trois médecins

L'opération est conduite par trois médecins, un Français et deux Burkinabè, en présence du commissaire du gouvernement et d'un juge d'instruction. La famille de Thomas Sankara, représentée par son avocat, n'assiste pas à l'exhumation.

Le régime de M. Compaoré avait toujours refusé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de l'assassinat de Sankara. Début mars, le gouvernement de transition mis en place après la chute en octobre du président Compaoré a finalement autorisé l'exhumation du corps de Sankara dans le but de l'identifier formellement.