Attaque de Garissa: Le Kenya suspend des responsables des services de sécurité
ATTENTAT•Des responsables kényans pourraient être inculpés de négligence criminelle dans l'enquête sur l'attentat qui a coûté la vie à 148 personnes le 2 avril dernier...L.C. avec AFP
Neuf responsables des services de sécurité de Garissa ont été suspendus, a annoncé mardi le gouvernement kényan. Ils pourraient être inculpés de négligence criminelle après l'attentat perpétré dans l'université de cette ville du Nord-Est du pays.
148 personnes, dont 142 étudiants, ont été tuées le 2 avril lors de l'attaque de l'université, une opération commando revendiquée par les islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaida.
La responsabilité des services de sécurité mise en cause par le ministre de l'Intérieur
Le ministre kényan de l'Intérieur, Joseph Nkaissery, a déclaré qu'une enquête préliminaire sur la réponse à cette attaque avait montré que des responsables, parmi lesquels de hauts gradés de la police, n'avaient pas mobilisé leurs services avant ce raid sanglant, en dépit de renseignements.
Devant des journalistes, il a averti les responsables des forces de sécurité que «chacun devra répondre de tout acte d'omission qui met en danger la vie et les biens des Kényans».
«Cette enquête commence immédiatement», a ajouté le ministre, précisant que les responsables suspendus seraient inculpés si les cas de négligence sont avérés.
La presse kényane a notamment accusé les autorités de n'avoir pas su empêcher l'attaque de l'université, en dépit de renseignements faisant état d'une menace d'attaque imminente, et d'avoir mal protégé le site. En outre, selon Jeune Afrique, les opérations de la police ont été freinées car l'un des avions du commando d'intervention était utilisé par un chef de la brigade pour des raisons personnelles.
L'attaque de Garissa, localité de l'Est kényan située à quelque 150 km de la frontière somalienne, est la plus meurtrière au Kenya depuis celle contre l'ambassade américaine par Al-Qaida en 1998 (213 morts).
Affiliés à Al-Qaida, les shebab ont multiplié ces dernières années les attentats au Kenya, pays miné par la corruption et au système sécuritaire défaillant, en représailles à l'intervention militaire kényane lancée contre eux dans le Sud somalien fin 2011.