MONDEAttaque dans un université: Après de nouvelles menaces des Shebab, le Kenya «ne pliera pas»

Attaque dans un université: Après de nouvelles menaces des Shebab, le Kenya «ne pliera pas»

MONDELe pays est sous le choc après l’attaque qui a fait 148 morts jeudi sur un campus à Garissa…
Claire Planchard

C.P.

«Je décrète trois jours de deuil, durant lesquels nos drapeaux seront mis en berne», a déclaré ce samedi Uhuru Kenyattadans dans une allocution télévisée depuis la présidence.

Le président kényan, qui ne s'était pas exprimé depuis la fin jeudi soir de près de 16 heures de siège à l'université, a également indiqué que le Kenya répondra «le plus sévèrement possible» et «ne pliera pas», après l'attaque jeudi, par un commando islamiste shebab, de l'université de Garissa, qui a fait 148 morts, essentiellement des étudiants.

« President Uhuru declares three days of national mourning following the Garissa terror attack #TerrorOnCampus pic.twitter.com/4QCays4GHU — NTV Kenya (@ntvkenya) April 4, 2015 »

«Radicalisation au grand jour».

Le chef de l'Etat a assuré que «le gouvernement ferait tout son possible pour soutenir les victimes et leurs familles». Tous les responsables et complices de cette attaque «seront traduits en justice», a-t-il également promis.

Ceux qui planifient et financent le «terrorisme» au Kenya sont «profondément implantés» au sein de la société kényane, a estimé le président.

«Contrer le terrorisme est devenu particulièrement difficile, car ceux qui le planifient et le financent sont profondément implantés dans nos communautés et étaient considérés comme des gens ordinaires et inoffensifs», a expliqué le président.«La radicalisation qui engendre le terrorisme se déroule au grand jour, dans les écoles coraniques, les maisons et les mosquées avec des imams sans scrupules», a-t-il ajouté.

Nouvelles menaces des shebab

Le président kénian s'exprimait quelques heures seulement après de nouvelles menaces des islamistes somaliens. Ils ont promis au Kenya une «longue et épouvantable guerre» et un «nouveau bain de sang», tant que ne cesserait pas «l'oppression» des musulmans dans ce pays - qui se revendique chrétien à 80% - et «l'occupation des terres musulmanes» par Nairobi, à savoir la Somalie, où l'armée kényane combat les shebab depuis 2011, mais aussi les régions kényanes musulmanes de la côte et de la façade Est.

«Vous avez choisi votre gouvernement de votre propre gré, subissez donc les pleines conséquences de sa sottise», ont-ils lancé, dans ce communiqué à une population kényane encore sous le choc.

Dans un communiqué publié dans la soirée sur sa page Facebook, Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite basée en Egypte, a condamné l'attaque des terroristes affiliés à Al-Qaeda: «Al-Azhar condamne l'acte terroriste du groupe terroriste somalien des Shebab à l'université kenyane de Garissa, qui a fait près de 150 victimes et blessé des dizaines d'étudiants innocents», peut-on lire.

Cinq suspects arrêtés

Depuis jeudi, «cinq personnes ont été arrêtées», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mwenda Njoka, «nous les soupçonnons d'être des complices des assaillants (...), nous tentons d'établir des liens».

Quatre membres présumés du commando ont également été tués. La police a exhibé samedi leurs dépouilles nues et ensanglantées dans les rues de Garissa, devant une foule en colère ou indignée par cette sinistre parade.

Jeudi, les autorités kényanes ont offert d'une récompense d'environ 200.000 euros pour la capture de celui qu'elle décrit comme le cerveau de l'attaque, Mohamed Mohamud, alias «Kuno», ancien professeur kényan d'une école coranique de Garissa.

>> Lire le portrait de Mohamed Mohamud, cerveau présumé de l'attaque de Garissa

Une survivante découverte samedi

Plus de 50 heures après le début de l'attaque, une survivante, cachée depuis deux jours dans une penderie, a été retrouvée samedi matin. La veille, quatre rescapés avaient déjà été secourus.

Cynthia Cheroitich, 19 ans, a été retrouvée vivante samedi 4 avril dans l'Université de Garissa au Kenya. - Andrew Njuguna/AP/SIPA

Samedi, 663 étudiants rescapés ont quitté Garissa à bord de bus affrétés par le gouvernement, en direction de Nairobi et d'autres grandes villes du pays. L'université, qui accueillait plus de 800 étudiants, est fermée jusqu'à nouvel ordre.

« 8 buses have arrived at #NyayoStadium with students from Garissa University #GarissaAttacks pic.twitter.com/6LEpaIuxxQ — Kenya Red Cross (@KenyaRedCross) April 4, 2015 »

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