ELECTIONNigeria: Rien n'est joué entre Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari pour la présidentielle

Nigeria: Rien n'est joué entre Goodluck Jonathan et Muhammadu Buhari pour la présidentielle

ELECTIONLa tension monte dans le pays depuis des accusations de fraudes électorales...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Tout reste à faire au Nigeria. Selon les premiers résultats officiels dans 15 des 36 Etats nigérians et dans la capitale fédérale, annoncés par des délégués de la Commission électorale indépendante (Inec), l'ancien général Buhari, 72 ans, est pour l'instant donné vainqueur dans 10 Etats, le président Jonathan, 57 ans, remportant le scrutin dans cinq autres et dans la capitale fédérale.

Buhari a notamment devancé Jonathan d'1,7 millions de voix dans l'Etat de Kano, le plus peuplé du nord musulman, qui a été la cible de nombreux attentats du groupe islamiste Booko Haram.Mais s'il bénéficie pour l'instant d'une avance de 3,5 millions de suffrages exprimés, Jonathan pourrait le rattraper en marquant à son tour des points dans ses fiefs du sud chrétien, dans un pays aux fractures religieuses et ethniques très marquées.

Le Nigeria, première économie du continent africain, compte 69 millions d'électeurs inscrits sur 173 millions d'habitants. Le vainqueur doit obtenir, outre la majorité des suffrages exprimés, au moins 25% des voix dans les deux tiers des 36 Etats de la fédération auxquels s'ajoute le territoire de la capitale fédérale, Abuja.

Couvre-feu

La tension monte dans l'attente des résultats de la course à la présidence du pays le plus peuplé d'Afrique. Le Congrès progressiste (APC) de Muhammadu Buhari accuse le Parti démocratique populaire (au pouvoir) et les responsables des bureaux de vote de l'Etat d'avoir fraudé. Face aux risques de violences post-électorales, l'Union africaine (UA) a appelé, dans un communiqué, à recourir «aux moyens légaux existants au cas où il y aurait contestation des résultats» de ces élections, qui ont, selon elle, respecté «les principes continentaux des élections démocratiques».

Un couvre-feu a été imposé pour la nuit dans l'Etat de Rivers, dans le delta pétrolier du pays, à la suite de troubles causés par l'annonce des résultats locaux de l'élection présidentielle, a annoncé ce lundi soir le gouvernement de l'Etat. Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dimanche et lundi à Port Harcourt, la capitale de cet Etat, pour réclamer l'annulation du scrutin et la tenue d'une nouvelle élection. Près de 2.000 femmes de l'APC qui ont tenté ce lundi matin de pénétrer dans les locaux de la Commission électorale indépendante (Inec) ont été aspergées de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre.