Attaque terroriste à Tunis: Ce que l’on sait de l’attaque au musée du Bardo
TERRORISME•Bilan, enquête, revendication... 20 Minutes fait le point sur ce qu'il faut savoir du drame qui a frappé la Tunisie mercredi...Delphine Bancaud
Plus de vingt-quatre heures après l’attaque terroriste perpétrée au musée du Bardo à Tunis, l’enquête avance. On en sait désormais plus sur les circonstances du drame, le profil des assaillants et le nombre de victimes. 20 Minutes fait le point.
Quel est le bilan provisoire?
L’attaque au musée du Bardo à Tunis a fait au moins 21 morts dont 20 étrangers, selon les autorités tunisiennes, mais il règne une certaine confusion sur le bilan humain du drame. La nationalité de toutes les victimes n’est pas encore déterminée. Selon le ministre de la Santé, Said Aïdi, 13 d'entre elles ont été identifiés: trois Japonaises, deux Espagnols (un homme et une femme), un Colombien, un Australien, une Anglaise, une Belge, deux Français, un Polonais et un Italien. Au moins un policier Tunisien a également péri. Une bonne partie des victimes étaient des croisiéristes descendus de leur paquebot en escale pour découvrir la capitale tunisienne et le musée du Bardo.
François Hollande a reconnu qu’il y avait une «interrogation» sur un possible troisième mort français. «Nous aurons cette information et je préfère la donner lorsqu’elle sera véritablement confirmée», a-t-il indiqué. Selon les déclarations de Manuel Valls ce jeudi midi, il y aurait aussi «44 blessés, dont sept Français».
Que sait-on des assaillants?
L'organisation de l'Etat islamique (EI) a revendiqué ce jeudi l'attentat dans un message audio diffusé sur les sites djihadistes. Le groupe djihadiste, qui sévit en Syrie, en Irak et en Libye, a menacé la Tunisie d'autres attaques, affirmant qu'il ne s'agissait que «du début».
Le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a aussi identifié les deux assaillants du musée du Bardo mercredi comme étant Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui, deux noms à consonance tunisienne. Mais des doutes subsistent sur les prénoms des terroristes présumés. Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, les suspects sont «probablement» des Tunisiens. Habib Essid a précisé qu'Abidi était connu des services de police, sans plus.
Dans son message, Daesh cite les surnoms des deux terroristes, en les désignant comme «deux chevaliers du califat, Abou Zakaria al-Tounsi et Abou Anas al-Tounsi».
Attaque terroriste en Tunisie: Ce que l'on sait par 20 Minutes
Comment s’est déroulé le drame?
Pour l’heure, un doute subsiste sur l’objectif initial des terroristes: avaient-ils décidé d’attaquer le musée, ou se sont-ils rabattus sur lui, faute d’avoir pu atteindre le Parlement? D’autant que l’attentat est survenu en pleine audition à l'Assemblée de cadres militaires et de la justice sur la réforme de la loi antiterroriste. L'attaque a duré environ quatre heures. Les deux assaillants ont tiré contre les touristes au moment où ils descendaient de leur bus et entraient au musée dans lequel ils ont été pourchassés. Les deux hommes ont été abattus par les forces de l’ordre.
Selon la vidéo postée ce jeudi par Daesh sur des sites djihadistes, ces hommes étaient «munis d'armes automatiques et de bombes». Mais les autorités tunisiennes n’ont pas confirmé la présence d’explosifs sur place.
Le musée était-il bien protégé?
Apparemment non. «Il y a eu des failles dans tout le système sécuritaire, dans toutes ses phases, c'est-à-dire la protection de l'Assemblée et du musée et la protection des touristes» , a reconnu jeudi le Premier ministre Habib Essid, promettant une «enquête approfondie».
Où en est l’enquête?
Les autorités tunisiennes ont arrêté ce jeudi neuf suspects, a annoncé la présidence tunisienne: «Quatre éléments en relation directe avec [l'attaque] et cinq autres soupçonnés d'être en relation avec cette cellule». Mais aucune information n’a filtré sur l’identité de ces personnes.
Quelle est la riposte sécuritaire envisagée?
L'armée tunisienne va participer à la sécurisation des grandes villes a annoncé ce jeudi la présidence, à l'issue d'une réunion «exceptionnelle» qui a notamment rassemblé le chef de l'Etat, le chef du gouvernement et les responsables des trois armées.
Des militaires seront notamment amenés à effectuer «des patrouilles à l'entrée et aux alentours des grandes villes» et cela se fera «dans la coordination la plus totale» avec la Garde nationale (gendarmerie), a précisé à l'AFP une source à la présidence.