Attaques terroristes à Tunis: Il reste de nombreuses zones d'ombres
TUNISIE•Toute la lumière n'a pas encore été faite sur les circonstances et les protagonistes du carnage survenu mercredi au musée du Bardo de Tunis...Delphine Bancaud
La confusion semble régner au lendemain de l’attaque terroriste au musée du Bardo de Tunis, qui a fait vingt morts. Les informations délivrées par les autorités tunisiennes, les médias internationaux et les experts du terrorisme ne vont pas toutes dans le même sens. 20 Minutes fait le point sur les zones d’ombre du drame.
Que visaient les terroristes?
Le musée du Bardo est adossé au Parlement. Le doute subsiste sur la cible originelle des terroristes. Se sont-ils «rabattus» sur le musée car ils n’ont pas pu s’introduire à l’Assemblée? Difficile de le dire car ce mercredi, il se passait des événements susceptibles d’intéresser les terroristes dans les deux bâtiments: au Parlement, les députés préparaient un projet de loi anti terroriste et au musée Bardo, le mercredi est le jour où l’on accueille les touristes qui font une halte à Tunis lors de leur croisière.
Quel est le profil des assaillants?
Selon certains, les hommes étaient habillés en militaire, d’autres les ont vus habillés en civil. Par ailleurs, si le Premier tunisien, Habib Essid, a indiqué ce mercredi qu’il s’agissait de Yassine Abidi et de Hatem Khachnaoui, deux noms à consonance tunisienne, la nationalité des présumés terroristes n’a pas été confirmée. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur a aussi indiqué qu’il s’agissait «probablement» de Tunisiens, sans plus de détails. Des doutes sur les prénoms des présumés terroristes subsistent aussi, les versions divergeant sur le sujet.
Quel groupe terroriste est impliqué?
L’attaque n’a pas été revendiquée. Comme l’a indiqué Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements djihadistes dans une interview à 20 Minutes, les terroristes peuvent être issus d’une branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique venus d'Algérie, se réclamer du groupe djihadiste libyen Ansar al-Charia ou encore faire partie des Tunisiens qui sont partis combattre en Syrie et qui reviennent dans leur patrie. «Pour le moment on ne peut pas dire s'ils appartiennent à l'une ou l'autre des organisations terroristes», a déclaré ce jeudi, le Premier ministre tunisien.
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La nationalité de toutes les victimes n’est pas clairement établie
Vingt personnes (18 touristes et deux Tunisiens) sont mortes dans l'attaque à l'arme automatique. Selon les déclarations du Premier ministre Habib Essid, mercredi soir, il s’agirait d’un policier, d’un chauffeur de bus, de quatre Italiens, d’un Français, de deux Colombiens, de cinq Japonais, d’un Polonais, d’un Australien, d’une Espagnole. Il ignorait encore la nationalité des deux derniers touristes tués mercredi soir.
Par ailleurs, quarante-quatre personnes, dont six Tunisiens, ont été blessées, certaines grièvement. Mais, dans la soirée, le président François Hollande a annoncé dans un communiqué que deux Français avaient été tués et que «sept Français [étaient] blessés, dont un [restait] dans un état grave». Jeudi, le Japon a lui aussi contesté les chiffres des autorités tunisiennes concernant ses ressortissants, évoquant la mort de trois Japonais ainsi que trois blessés.