Algérie: Après les heurts violents du week-end, les anti-gaz de schiste ne désarment pas
ENERGIE•Le sud du pays est depuis deux mois le théâtre de manifestations quasi quotidiennes...20 Minutes avec AFP
Des dizaines de manifestants et 40 policiers blessés. Le week-end a été marqué par de violents affrontements en Algérie entre les forces de l’ordre et les opposants aux gaz de schiste. Et de nouvelles manifestations se sont tenues ce lundi.
Depuis deux mois, le sud algérien est le théâtre de manifestations quasi quotidiennes d'opposants à l'extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique, dont ils craignent les répercussions environnementales, et ces rassemblements sont devenus de plus en plus tendus, notamment à In-Salah, à 200km au sud d'Alger.
Pallier la baisse des prix du pétrole
Les heurts ont éclaté lorsque les forces de l'ordre, arrivées en nombre, ont commencé à déloger des protestataires qui occupaient une place publique depuis deux mois, demandant un moratoire du président Abdelaziz Bouteflika sur l'exploitation du gaz de schiste. Ce lundi à l'Assemblée nationale, des députés de l'opposition ont exprimé leur mécontentement en brandissant dans l'hémicycle des pancartes proclamant «Non au gaz de schiste» ou «Nous sommes tous avec In-Salah».
L'Algérie compte énormément sur ses ressources en gaz de schiste - les quatrièmes au monde, selon plusieurs études - pour pallier la baisse des prix du pétrole, qui représente 95% de ses revenus extérieurs. Pour tenter de contrer la vague de contestation inédite qui s'est emparée du sud algérien, des provinces habituellement paisibles, le président Bouteflika a envoyé de nombreuses délégations chargée de rassurer les populations.
Bouteflika lui-même a joué sur la fibre religieuse des Algériens. «Le pétrole, le gaz conventionnel et de schiste, les énergies renouvelables sont des dons de Dieu. Il nous incombe de les fructifier et d'en tirer profit, pour nous et pour les générations futures», a-t-il déclaré le 24 février, au moment où les forces de l'ordre empêchaient l'opposition de manifester à Alger.