Un procureur retrouvé mort. Un agent secret convoqué par la justice devenu introuvable. Une présidente qui crie au complot. Ce qui est devenu l’affaire Nisman continue d’enflammer l’Argentine. Retour en cinq dates sur une affaire qui risque de coûter cher au pouvoir en place.

19 janvier: Le procureur Nisman est retrouvé mort, une balle dans la tête

Le procureur Alberto Nisman est découvert mort dans sa salle de bain la nuit du 18 janvier, une balle dans la tête et un calibre 22 à ses côtés. Le lendemain, il devait présenter les preuves devant la commission de législation pénale de la Chambre des députés que la Présidente avait tenté de soustraire des suspects à la justice qui pourraient être impliqués dans l’attentat de 1994. Le procureur travaillait en effet depuis 10 ans sur cet attentat qui a fait 85 morts et 300 blessés. Il avait expliqué le 14 janvier avoir la preuve que la présidente avait couvert les principaux suspects en échange d’un accord économique avec Téhéran. Débute alors une enquête aux allures de roman noir… et une défiance grandissante de la population argentine à l'égard du pouvoir. De son côté Cristina Kirchner assure être victime d’un complot. Et mardi 27 janvier, elle anonnce dissoudre les services secrets argentins.

>> Les difficultés s'accumulent pour Cristina Kirchner

Lundi 2 février : Imbroglio sur l'intention de Nisman d'arrêter la Présidente argentine

Lundi, la procureure Viviana Fein, à la tête de l'enquête pour «mort suspecte» de Nisman, dément l'information donnée par le quotidien Clarin: le procureur Alberto Nisman envisageait de demander la détention de la présidente Cristina Kirchner pour entrave à la justice. Mais 48 heures après, un nouvel élément vient confirmer cette piste. Lord d'une perquisition dans l'appartement d'Alberto Nisman, un brouillon daté du 14 juin 2014, est découvert dans une poubelle. Un document que le magistrat n'avait pas choisi de verser à son dossier d'accusation, selon Viviana Fein. De quoi embrouiller un peu plus les enquêteurs…

Mercredi 4 février: Manifestations et mystère sur le mort du procureur

Le témoignage du serrurier, qui a permis aux policiers de pénétrer dans l’appartement de Nisman, ajoute à la confusion: il révèle mercredi que la porte de service n’était pas verrouillée de l’intérieur et l’existence d’une troisième porte, non surveillée. Viviana Fein dévoile qu’aucune trace de poudre n’a été découverte sur les doigts d’Alberto Nisman.

Désormais le juge Daniel Rafecas, magistrat respecté en Argentine, sera chargé du dossier dans lequel la présidente Cristina Kirchner est soupçonnée d'entrave à la justice. Ce même mercredi, deux mille personnes ont manifesté à Buenos Aires pour exiger l'élucidation de la mort d’Alberto Nisman, mais aussi la fin de l’impunité.

Jeudi 5 février: l’agent introuvable impliqué dans la mort?

L'ancien chef opérationnel des services secrets argentins Jaime Stiuso, convoqué par le parquet dans le cadre de l'enquête sur la mort du procureur Alberto Nisman, ne s’est pas présenté devant la justice. Et reste introuvable. En effet, son avocat, qui l'a représenté devant le tribunal a avoué ne pas savoir où se trouvait son client... qui utilliserait 100 téléphones selon Clarin. Jaime Stiusso était au sein du Secrétariat au renseignement (SI) le responsable de l'enquête sur l'attentat contre la mutuelle juive AMIA. Selon une source proche de l'enquête, l'agent secret serait la dernière personne à avoir parlé avec Alberto Nisman.