JUSTICEMort du procureur argentin: Une marche contre l'impunité à Buenos Aires

Mort du procureur argentin: Une marche contre l'impunité à Buenos Aires

JUSTICEIl a été retrouvé mort à son domicile alors qu'il voulait enquêter sur la président argentine...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Deux mille personnes ont manifesté mercredi à Buenos Aires pour exiger l'élucidation de la mort du procureur Alberto Nisman, retrouvé mort le 18 janvier, une balle dans la tête.

Derrière une banderole disant «L'impunité ça suffit», le prix Nobel de la paix Adolfo Perez Esquivel marchait en tête du cortège. «On ne sait pas si Nisman s'est suicidé ou si on l'a suicidé», dit Perez Esquivel, se faisant l'écho d'une opinion largement partagée en Argentine.

Une commission d'enquête indépendante réclamée

Alberto Nisman, est mort le 18 janvier à la veille de son audition devant le Congrès. Quelques jours plus tôt, il avait remis à la justice un dossier dans lequel il accusait le pouvoir argentin d'avoir favorisé l'impunité de dirigeants iraniens, soupçonnés d'avoir commandité l'attentat de la mutuelle juive AMIA (1994, 85 morts).

«Je crois qu'on aboutira à la vérité, assure Perez Esquivel, mais il faut réclamer aux députés et aux sénateurs la création d'une commission d'enquête indépendante et au gouvernement d'ouvrir les archives des services de renseignement.»

Ana Zucalo, une retraitée de 70 ans, ne s'attend pas à voir d'évolution notable de son vivant. «Je ne vais voir aucun changement car (ce système) est pourri à tous les niveaux, mais j'ai l'espoir que mes petits-enfants le voient.»

Il avait Kirchner dans son viseur

Après une cascade de refus chez les magistrats, le juge Daniel Rafecas a été saisi du dossier dans lequel la présidente Cristina Kirchner est soupçonnée d'entrave à la justice au profit de l'Iran.

Nisman, à la tête depuis 2004 d'un parquet spécial pour élucider cet attentat, visait notamment Cristina Kirchner, le ministre des Affaires étrangères Hector Timerman et le secrétaire général de la Campora (le mouvement des jeunesses kirchnéristes) Andrés Larroque et se disait en possession d'écoutes téléphoniques compromettantes.

L'enquête n'a pas déterminé jusqu'à présent les circonstances de la mort du procureur. Les éléments rendus publics laissent penser à un suicide, mais les Argentins n'y croient pas.