Grèce: Le gouvernement veut «arrêter» des privatisations notamment celle du port du Pirée
ECONOMIE•Après la victoire dimanche de Syriza, toute l'Europe a les yeux rivés sur les décisions économiques du nouveau gouvernement grec...20 Minutes avec AFP
Le nouveau gouvernement grec veut «arrêter» plusieurs processus de privatisation, dont celle du port du Pirée près d'Athènes et du principal opérateur public d'électricité, ont annoncé mercredi des membres du gouvernement. «Nous allons arrêter la privatisation du port du Pirée et de celui de Thessalonique (nord)», conformément au programme de Syriza qui vient de remporter les élections, a affirmé à l'AFP le ministre adjoint de la Marine marchande Théodoros Dritsas, à l'issue du premier conseil des ministres dirigé Alexis Tsipras.
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Les privatisation exigées par les créanciers du pays
Le port du Pirée, le plus grand du pays, est une pièce maîtresse du vaste plan de privatisations exigé par les créanciers du pays, Le conglomérat chinois Cosco a déjà acquis deux terminaux du port du Pirée, près d'Athènes, et a été pressenti pour le rachat des 67% de parts que l'Etat grec possède dans la société de ce port. Le processus de privatisation a été lancé par le précédent gouvernement de coalition (conservateurs-socialistes) d'Antonis Samaras.
A Pékin, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a réagi de manière modérée. «En 2008, le groupe Cosco a obtenu une concession pour développer les deux principaux terminaux de containers du port du Pirée. Ce projet est exemplaire d'une coopération gagnant-gagnant entre les deux pays, et nous pensons que les deux gouvernements auront à coeur de poursuivre la coopération dans différents secteurs puisqu'elle apporte des bénéfices aux deux peuples», a dit le porte-parole à la presse.
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Ne pas privatiser le principal opérateur public d'électricité
Un peu plus tôt, interrogé sur les chaînes de télévision Mega et Skaï, le ministre de l'Energie Panayotis Lafazanis avait fait part de l'intention du gouvernement de ne pas privatiser, comme c'était prévu, le principal opérateur public d'électricité DEI. «Nous voulons faire en sorte que le courant soit bon marché afin d'améliorer la compétitivité (...) une nouvelle DEI productive va aider à faire avancer le pays», a-t-il dit.
Le Parlement grec avait approuvé cet été le projet de loi organisant la privatisation de DEI, contrôlé à 51% par l'Etat. De son côté, Christos Spirtzis, ministre adjoint de l'Economie, chargé des Infrastructures, des Transports et des Réseaux, a indiqué à Mega que «l'avis du gouvernement était d'arrêter les privatisations qui ont à faire avec les infrastructures, comme les aéroports régionaux».
Des décisions qui pourraient crisper les bailleurs de fonds
L'arrêt des privatisations fait partie du programme du gouvernement Syriza, a rappelé Christos Spirtzis. La Grèce s'est engagée depuis 2010 auprès de ses créanciers UE et FMI à mettre en oeuvre, pour renflouer les caisse de l'Etat, un vaste programme de privatisations des sociétés, équipements et propriétés foncières publics. Le retard pris par ce plan est l'une des pierres d'achoppement des discussions entre la Grèce et ses bailleurs de fonds.
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