Election en Grèce: L'euro au plus bas depuis 11 ans
GRECE•Les marchés s'inquiètent de la volonté d’Alexis Tsipras, élu dimanche, de renégocier l'énorme dette grecque…20 Minutes avec AFP
L'euro a chuté ponctuellement à Tokyo à son plus bas niveau depuis 11 ans lundi et les Bourses asiatiques étaient en retrait après la victoire électorale d'un parti anti-austérité à Athènes, les marchés s'inquiétant de sa volonté de renégocier l'énorme dette grecque et d'une éventuelle sortie de la zone euro.
Parallèlement, les cours du pétrole ont recommencé à glisser après avoir rebondi vendredi à la suite de l'annonce du décès du roi Abdallah d'Arabie saoudite.
Les Grecs ont donné une victoire historique au parti de gauche radicale Syriza, en espérant «laisser derrière eux» la politique d'austérité dictée au pays par la troïka (Banque centrale européenne, Union européenne et Fonds monétaire international) depuis quatre ans, en échange de 240 milliards d'euros de prêts pour sauver le pays de la faillite.
Elu sur le rejet explicite des politiques difficiles imposées par l'UE
Alexis Tsipras devient le premier dirigeant européen élu sur le rejet explicite des politiques difficiles imposées par l'UE à ses membres après la crise, alimentant sur les marchés les craintes d'une sortie de la zone euro. Le Premier ministre britannique David Cameron s'est ouvertement inquiété, sur son compte Twitter, d'une élection grecque qui « accroîtra l'incertitude économique en Europe».
La monnaie européenne s'est affichée brièvement à 1,1098 dollar à 08h50 à Tokyo (dimanche 23h50 GMT), son plus faible cours depuis septembre 2003. L'euro est cependant remonté dans les minutes suivantes jusqu'à 1,1200 dollar. La devise commune a aussi connu un nouvel accès de faiblesse vis-à-vis de la monnaie nippone, à 130,14 yens à 08h50, cours qui n'avait pas été vu depuis septembre 2013, avant de remonter à 131,88 yens une demi-heure plus tard. Simultanément, le billet vert s'est momentanément un peu déprécié face à la monnaie japonaise, avec un cours à 117,26 yens à 08H50, puis un rebond à 117,79 dans les trente minutes suivantes.
«La pression sur l’euro va se poursuivre»
«La pression sur l'euro va se poursuivre puisque les Grecs ont rejeté l'austérité, accentuant la possibilité que la Grèce quitte la zone euro », a commenté à Tokyo Toshiya Yamauchi, analyste chez Ueda Harlow Ltd, cité par l'agence Bloomberg News. «Les marchés sont sensibles au risque».
D'autres estiment cependant peu probable une telle hypothèse. «Nous pensons toujours que la Grèce va rester dans la zone euro », déclarait Elsa Lignos, de RBC Capital Markets. «Ce qui, ajouté à une reprise économique dans cette zone au second semestre, va donner à l'euro un profil en +V+ pour 2015».