VIOLENCESNigeria: Le président Goodlouck Jonathan en visite surprise dans le fief de Boko Haram

Nigeria: Le président Goodlouck Jonathan en visite surprise dans le fief de Boko Haram

VIOLENCESLe président est arrivé dans la capitale de l'Etat de Borno accompagné notamment par le chef d'Etat major des armées, Alex Badeh, et escorté par environ 200 soldats...
Bérénice Dubuc

B.D. avec AFP

Le président nigérian Goodluck Jonathan, en pleine campagne électorale, s'est rendu ce jeudi dans le nord-est du Nigeria, épicentre des violences du groupe islamiste Boko Haram, pour la première fois depuis près de deux ans.

Goodluck Jonathan est arrivé à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno et le fief historique de Boko Haram, peu avant 15h (locales et française) accompagné notamment par le chef d'Etat major des armées, Alex Badeh, et escorté par environ 200 soldats, selon un reporter de l'AFP sur place.

Secret

Cette visite, organisée dans le plus grand secret, est la première du chef de l'Etat dans le nord-est depuis un déplacement à Maiduguri et Damaturu, la capitale de l'Etat voisin de Yobe, en mars 2013. Goodluck Jonathan, très critiqué pour n'avoir pas su juguler l'insurrection islamiste qui a pris une ampleur sans précédent sous son mandat, est candidat à sa réélection le 14 février.

Cette visite intervient dans le sillage de l'attaque de la ville de Baga, dans le nord de l'Etat de Borno, sur les rives du lac Tchad, début janvier, sans doute la plus meurtrière jamais commise par Boko Haram. Ce massacre a été qualifié jeudi de «crime contre l'humanité» par le Secrétaire d'Etat américain John Kerry. Des centaines de personnes «voire plus» ont péri à Baga et dans ses alentours, selon Amnesty International.

Pas de commentaire sur le massacre de Baga

Le président Jonathan, qui a condamné la tuerie de Charlie Hedbo la semaine dernière à Paris, n'a fait aucun commentaire sur le massacre de Baga pour l'instant. L'insurrection islamiste a fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria depuis son début, en 2009. Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, fief historique de Boko Haram, a longtemps été le théâtre d'attaques et d'affrontement quasi-quotidiens entre les islamistes et les forces de l'ordre.

Quand Boko Haram s'est ensuite concentré dans des régions plus reculées du Nord-Est, les civils fuyant les combats ont afflué de plus en plus nombreux pour se réfugier dans la ville. Des responsables locaux avaient estimé en septembre que plus de la moitié des 4,1 millions d'habitants de cet Etat avaient trouvé refuge à Maiduguri, qui ne comptait à l'origine guère plus d'un million d'habitants.