Les cinq prédictions ratées de l’année 2014
RETRO 2014•Ils ont osé un pari ou fait une prévision, mais ils se sont plantés...Nicolas Beunaiche
Leur boule de cristal était cassée, leur marc de café moisi ou leurs calculs effectués sans la virgule… En 2014, les analystes et autres experts n’ont pas tous visé juste dans leurs prévisions économiques, politiques ou sportives. Avec toute la mauvaise foi qui lui reste en cette fin d’année, 20 Minutes a compilé leurs cinq prédictions parmi les plus foireuses.
Zemmour et la défaite allemande en Coupe du monde
Eric Zemmour n’est pas qu’un spécialiste de l’histoire du monde, il est aussi un fin pronostiqueur sportif. Parfois, il est même les deux à la fois. En juillet dernier, sur iTélé, le polémiste s’est ainsi lancé dans une critique de la politique d’immigration de l’Allemagne, assortie d’un pronostic définitif avant la demi-finale de Coupe du monde de football de la Mannschaft contre le Brésil. «L'équipe d'Allemagne s'est ouverte, il y a des Turcs, etc. Sauf que depuis qu'il y a ça, elle ne gagne plus […] Ils vont perdre contre le Brésil. Je prends les paris et on va avoir une finale Brésil-Argentine. L’Allemagne gagnait quand il n'y avait que des dolichocéphales blonds.» Raté. Les Allemands s’imposeront finalement 7-1 face aux Brésiliens, avant de remporter le titre contre les Argentins.
L’hiver le plus froid depuis 100 ans
A l’automne 2013, l’annonce avait le fait le tour du Web. Selon deux prévisionnistes, l’Allemand Dominik Jung et l’Américain Joe Bastardi, l’hiver 2013-2014 devait être le plus froid que l’Europe ait connu en 100 ans. Rien que ça. Les deux scientifiques s’appuyaient sur la baisse cyclique de l’activité solaire et la fonte des glaces arctiques pour en conclure que l’hiver s’annonçait terrible. Une prévision alarmiste que les météorologues avaient immédiatement contredite. A raison. Car les températures en Europe ont été, au contraire, exceptionnellement douces. En France, l’hiver s’est même classé au deuxième rang des hivers les plus doux depuis 1900.
Les anti-européens au Parlement de Strasbourg
Autre spécialiste de la prédiction, la Saxo Bank n’avait pas lésiné sur les prévisions chocs en 2013: la création d’un impôt sur la fortune européen, la dégringolade du CAC 40… Le chef économiste de la banque Steen Jakobsen envisageait également un véritable séisme politique avec la prise de pouvoir des anti-européens à Strasbourg. Les élections européennes de mai devaient profiter à une alliance anti-Union qui, devenant le groupe le plus important au Parlement, parviendrait à faire élire un président anti-européen. Malgré une poussée des eurosceptiques, c’est bien la droite et Jean-Claude Juncker qui sont sortis gagnants des élections.
La répétition du krach de 1929
C’était prévu pour février 2014. En tout cas par Tom DeMark, un analyste financier reconnu. Celui-ci expliquait fin 2013 que la bourse de New York prenait la même direction qu’en 1929, et que l’issue risquait d’être la même. «Le marché va connaître une amélioration de plus, puis une fois que nous serons environ à cette hauteur, je pense que ce sera plus traître», prédisait-il à Business Week, tout en ajoutant que sa théorie n’était «qu’une possibilité à considérer». Un an plus tard, elle n’est toujours pas plus que cela.
Le Real, Manchester United et le Borussia Dortmund champions
Les médias et les supporters découvrent chaque année avec amusement les pronostics du Centre international d’étude du sport (CIES). S’appuyant sur des indicateurs spécifiques et une méthodologie scientifique, ces chercheurs parient sur le podium des cinq grands championnats de football. Avec une réussite variable. Cette année, ils avaient certes prévu les sacres du PSG, en France, et de la Juventus, en Italie. Mais ils se sont aussi plantés pour le Real Madrid, en Espagne, le Borussia Dortmund, en Allemagne, et surtout Manchester United, en Angleterre, auteur de sa plus mauvaise saison depuis deux décennies. Sans parler de la deuxième place de l’OM en Ligue 1…