ETATS-UNISLe policier qui a tué Michael Brown a «la conscience tranquille»

Le policier qui a tué Michael Brown a «la conscience tranquille»

ETATS-UNISL'officier a tiré à 12 reprises sur le jeune Michael Brown alors qu'il tentait de l'interpeller dans le cadre d'un vol dans une supérette...
Philippe Berry

Philippe Berry

En huit ans de carrière, il n'avait jamais utilisé son pistolet sur le terrain. En 90 secondes, en août dernier, l'officier Darren Wilson a tiré à 12 reprises, tuant le jeune Michael Brown alors qu'il tentait de l'interpeller dans le cadre d'un vol dans une supérette. Mardi, il a accordé une interview à la chaîne ABC, moins de 24 heures après la décision du grand jury qui a conclu à la légitime défense, décidant de ne pas l'inculper.



Wilson raconte sa version des faits, corroborée, selon le procureur Bob McCulloch, par plusieurs témoignages et les analyses médico-légales. Les avocats de la famille dénoncent toutefois le mécanisme d'un grand jury, piloté par le seul procureur et qui n'autorise pas de contre-interrogatoire.

«Comme un enfant de 5 ans face à Hulk Hogan»

Wilson décrit d'abord la première altercation, par la fenêtre de sa voiture. «Les coups de poing ont commencé à pleuvoir», commence Wilson, qui mesure 1m93 pour 95 kilos. «Quand j'ai attrapé son avant bras pour le repousser, j'ai senti sa force incroyable», dit-il de Michael Brown, aussi grand que lui mais qui pesait 130 kilos. «C'était comme un enfant de 5 ans face [au catcheur] «Hulk Hogan». L'officier dit avoir sorti son arme et ordonné à Brown de reculer, mais affirme que ce dernier a «tenté d'attraper le pistolet». Wilson a cru qu'il «allait mourir» et a tiré, blessant Brown au bras. Le jeune homme a ensuite pris la fuite.

«J'ai la conscience tranquille»

«C'était mon devoir de le poursuivre, c'est ce qu'on nous enseigne à l'académie», dit l'officier. Brown a parcouru environ 50 mètres avant «de se retourner». «Sa main droite se dirige vers sa ceinture et sa main gauche forme un poing et il fonce sur moi.» Wilson dit que le jeune homme n'avait pas les mains levées, comme certains témoins l'ont affirmé.

L'officier tire plusieurs coups et touche le jeune homme. «Je lui ai répété de s'arrêter et d'aller au sol mais il a continué de courir. Quand il était à deux ou trois mètres, il s'est mis en position pour me tacler. J'ai tiré une dernière fois. J'ai vu ça tête, et c'est là que je l'ai touché.»

Aurait-il agi de la même manière si le suspect avait été blanc? «Absolument», répond Wilson, qui veut «juste vivre une vie normale» avec son épouse. Il conclut: «J'ai la conscience tranquille parce que je sais que j'ai bien fait mon job.»