ETATS-UNISFerguson: Michael Brown avait l'air d'un «démon», affirme le policier

Ferguson: Michael Brown avait l'air d'un «démon», affirme le policier

ETATS-UNISDarren Wilson, le policier blanc qui a abattu cet été Michael Brown, un jeune Noir de 18 ans non armé, a raconté sa version des faits aux membres du grand jury...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Il m'a regardé et j'ai vu une expression d'une intense agressivité». Darren Wilson, le policier blanc qui a abattu cet été Michael Brown, un jeune Noir de 18 ans non armé, a raconté sa version des faits aux membres du grand jury. Qui ont finalement décidé de ne pas autoriser de poursuites judiciaires à son encontre. Voici ce que Darren Wilson leur a raconté.

La rencontre

Reprenant sa patrouille en voiture après une intervention, Darren Wilson entend sur sa radio qu'un vol est en cours dans une supérette proche avec la courte description d'un «homme noir portant un T-shirt noir». Peu après, il aperçoit deux hommes noirs marchant au milieu de la chaussée et gênant la circulation.

«J'ai remarqué la taille des individus parce que l'un était vraiment petit et le second était vraiment imposant». Michael Brown faisait 1,93 mètre pour 131 kilos. Le policier de 28 ans leur suggère de marcher sur le trottoir et reçoit quelques insultes de «Big Mike». Ce qui «a concentré mon attention sur Brown», dit-il au grand jury, précisant avoir remarqué que son compagnon portait un T-shirt noir. «Ces deux sont ceux du vol».

«J'essayais de dégager ses bras de mon visage»

Arrêté, il ouvre sa portière mais l'un des deux hommes la «referme sur moi». «Il a son corps sur la portière pour m'empêcher de l'ouvrir» et «ses mains sont dedans, sur moi». «Il est entré dans le véhicule avec ses mains, ses bras et sa tête... m'agressant» de plusieurs coups. «J'essayais de dégager ses bras de mon visage». Lorsque le policier parvient à saisir brièvement le bras de son agresseur, «c'est comme si un enfant de cinq ans s'agrippait à Hulk Hogan».

«J'étais coincé et je ne savais pas ce qu'il allait me faire mais je savais que ça n'allait pas être bon. J'ai pensé qu'avec un de ses coups de poing sur mon visage il pouvait me mettre K.O. ou pire». Il essaie en vain d'attraper sa bombe au poivre, ne dispose pas de taser, sa torche est inaccessible.

L’arme entre en scène

«J'ai sorti mon arme et l'ai pointée vers lui», prévenant que «j'allais tirer s'il ne se mettait pas à terre». «Il a attrapé mon pistolet, l'a retourné et dirigé vers moi». «Sa main était autour de mon doigt de tir, qui était dans la gâchette». «A ce moment, j'étais sûr qu'il allait me tirer dessus», qu'il «allait me tuer», «je ne contrôlais plus le pistolet».

Dans la lutte qui s'ensuit, le policier parvient à rediriger l'arme vers son agresseur et tire mais rien ne se passe. Un coup part à la deuxième tentative, du verre se brise et du sang est projeté. L'homme s'est reculé, avant de revenir à la charge. «Il m'a regardé et j'ai vu une expression d'une intense agressivité. La seule description, c'est qu'il ressemblait à un démon.» Après un autre tir, l'agresseur prend la fuite.

La fusillade fatale

Sorti de son véhicule, le policier poursuit l'homme en lui intimant de s'arrêter et de se mettre au sol. «A un moment, il s'est arrêté, s'est retourné et m'a regardé, a poussé un grognement et avait le visage le plus agressif que j'aie jamais vu sur une personne». «Il a fait un bond (...) et a couru vers moi» en glissant «sa main droite sous son T-shirt et dans sa ceinture de pantalon».

«J'ai de nouveau tiré». Devant le grand jury, il dit avoir raté sa cible mais «je sais que je l'ai atteint au moins une fois parce son corps a tressailli, sursauté». «Mais il vient toujours vers moi, il n'a pas ralenti». Le policier recule et tire de nouveau, fait une pause et recommence. A 2,5 à 3 mètres de lui, Brown «a commencé à se pencher (...) comme s'il allait me plaquer», raconte-il au grand jury. Nouveaux tirs. L'une des balles «l'a atteint à la tête et il est tombé à terre immédiatement».

«Je ne l'ai jamais touché» physiquement

Selon lui la confrontation, survenue au milieu de sa vacation de douze heures, a duré «moins d'une minute». Devant le grand jury, il affirme ne «jamais» avoir vu les jeunes auparavant et ne pas avoir eu l'occasion d'évoquer le vol des cigares avec eux.Il a expliqué qu'à partir du moment où il a été frappé au visage, il a considéré qu'il pouvait utiliser la force létale. C'était la première fois en huit ans de service qu'il utilisait son arme à feu.