La reine d'Angleterre s'inquiète que la lutte contre Ebola éclipse la malaria
•La reine d'Angleterre, en visite mardi au centre d'étude politique ...© 2014 AFP
La reine d'Angleterre, en visite mardi au centre d'étude politique Chatham House de Londres, s'est inquiétée du manque d'attention dont fait l'objet la malaria en raison de l'épidémie du virus Ebola, a rapporté un professeur de médecine qu'elle a rencontré.
«Après Ebola, nous aurons encore la malaria», également appelée paludisme, a dit la reine Elizabeth selon David Heymann, professeur d'épidémiologie des maladies infectieuses à la London School of Hygiene and Tropical Medecine.
«Elle était très intéressée par Ebola parce qu'elle a dit que son médecin lui avait expliqué que davantage de personnes mourraient de la malaria chaque semaine que du virus Ebola et il avait raison», a-t-il ajouté.
«Elle a peur que la malaria connaisse un retour parce que les gens ne consacrent pas suffisamment d'attention à la maladie», a-t-il dit, jugeant la reine «très perspicace».
Partageant cette inquiétude, le professeur estime que les enfants fiévreux auront des difficultés à être vus dans les hôpitaux qui se consacrent aux malades d'Ebola.
Il a ajouté qu'il y avait «une grande crainte» de voir une hausse des décès d'enfants dus à la malaria ou à des maladies diarrhéiques.
«Cela ne doit pas détourner l'attention du virus Ebola. C'est une maladie vraiment terrible. Mais d'un autre côté, ce qu'a fait la reine c'est d'attirer l'attention sur les autres maladies infectieuses», a-t-il dit.
«Elle s'est dite préoccupée que les efforts visant à lutter contre le virus Ebola ne détournent pas le travail pour lutter contre d'autres menaces pour la santé en Afrique de l'Ouest», a indiqué une source royale.
Plus de 200 millions de cas de malaria sont enregistrés chaque année, selon une estimation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour 2012.
Bien qu'étant une maladie évitable et dont on guérit, elle a causé 627.000 décès en 2012, en majorité des enfants africains de moins de cinq ans, selon les estimations de l'OMS.
Plus de 57% de la population d'Afrique sub-saharienne vit toujours dans des régions à risque, élevé ou modéré, de contracter la malaria.
La plus grave épidémie d'Ebola depuis l'identification du virus en 1976 a fait 5.177 morts sur 14.413 personnes infectées depuis le début de l'année, selon le dernier bilan de l'OMS publié vendredi.