Avis aux jeunes hommes en mal de séduction, d’où que vous soyez, ne croyez pas une seule seconde que cette technique de «drague» vous mènera quelque part, sauf peut-être en prison.

« Bonjour @RSDJulien, ta «technique» pour choper des Japonaises est passible d'une peine de prison http://t.co/MGjHBnU62B #takedownjulienblanc — Charie_Marlotte (@charimari1) November 3, 2014 »

Dans une vidéo publiée courant septembre sur internet et qui enflamme les réseaux sociaux depuis ce week-end, on peut voir Julien Blanc «enseigner» l’art de se faire des petites Nipponnes, démonstration in situ à l’appui. Originaire de Suisse, Julien Blanc est coach en séduction chez Real Social Dynamics (RSD), une entreprise autoproclamée leader en conseil de séduction depuis 2002. Il est même pick-up artist, un de ces «artistes de la drague» pour qui le consentement de l'autre n'est qu'un léger obstacle.

Agression sexuelle: L'expert en séduction... par 20Minutes

Misogynie, racisme et apologie de l’agression sexuelle

Durant trois longues minutes, le jeune homme explique à une assemblée de jeunes mâles peu au fait des us et coutumes en matière de séduction comment «se mettre bien avec les Japonaises» en profitant des différences culturelles, avant de se mettre en scène dans les rues de Tokyo ou en boîte de nuit, en train d’attraper littéralement des jeunes femmes par le bras ou les cheveux pour leur coller la tête contre son entrejambe.

Durant son discours, débité en anglais à un auditoire masculin conquis, Julien Blanc explique que «si tu es un homme blanc à Tokyo, tu peux faire ce que tu veux. La première fois que j’y suis allé, un pote m’a dit: ‘Mec, chope-la!’ Je lui ai d’abord dit ‘Je ne peux pas, c’est une Japonaise !’ Bref, je la prends par le bras, elle se met à rire et à gigoter. Et là, tout ce que t'as à faire à ce moment-là, c’est de crier ‘Pikachu’, ‘Pokémon’ ou ‘Tamagotchi’ pour faire retomber la pression». Plutôt très content de lui, Julien Blanc renchérit : «Au début, je ne savais pas jusqu’où je pouvais aller, mais deux jours plus tard, je me baladais dans la rue, je pouvais les attraper par la tête et les pousser devant ma bite en criant 'Pikachu' et en portant un T-shirt Pikachu, c’était ridicule! J’abordais des groupes, j’attrapais les filles une par une, deux par deux : je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie», scande-t-il sous les rires de l’assistance, visiblement pas choquée par la misogynie et le racisme des propos tenus, ni par l’apologie de l’agression sexuelle faite par le Suisse.

Mobilisation sur les réseaux sociaux

Postée par une Japonaise sur YouTube, la vidéo a été largement reprise sur les réseaux sociaux, d’où a émergé le hashtag #TakeDownJulienBlanc.

« I'm gonna take you down. How dare you think that it is ok to violate Asian womens' bodies. Or ANY woman's body #takedownjulienblanc — #TakeDownJulienBlanc (@JennLi123) November 2, 2014 »

Dès ce week-end, les premiers signalements des comptes Twitter, Facebook, Instagram et Google + de Julien Blanc et de l’entreprise qui l’emploie ont été enregistrés. Si le compte Instagram du jeune homme n’est aujourd’hui pas accessible, sa présence sur les autres réseaux sociaux est intacte. D’après plusieurs internautes, YouTube et Facebook n’ont pas considéré que les signalements étaient fondés.

« @The_Economiss youtube vient de m'envoyer un mail pour me dire que mon signalement a été réfuté... — Seb Dale Cooper (@_SebCooper) November 3, 2014 »

Mais il en faut davantage pour entamer la détermination des féministes et militant(e)s antiracistes. L'une d'elles, Jennifer Li, a lancé une pétition sur le site Change.org et obtenu l’annulation du prochain séminaire que Julien Blanc devait animer à Melbourne en Australie. Elle s'atèle désormais aux prochains colloques du jeune homme.

« Finally set it up. Please sign my petition to the @ComoMelbourne: Cancel @RSDJulien's Seminar http://t.co/mloYpSm1Jk #takedownjulienblanc — #TakeDownJulienBlanc (@JennLi123) November 3, 2014 »

« Let's #takedownjulienblanc and RSD on Seattle, Washington, and Austin, Texas, too. Here is the info: http://t.co/Ij8hR5cNAW — #TakeDownJulienBlanc (@JennLi123) November 4, 2014 »

Contacté par 20 Minutes, Julien Blanc n’a pour le moment pas répondu à nos sollicitations.