Meurtres à Hong Kong: les parents d'une victime réclament la peine de mort
Les parents d'une Indonésienne victime d'un meurtre à Hong Kong ont dénoncé mardi un crime "sadique" et réclamé la peine de mort pour le trader britannique inculpé la veille de cet homicide et de celui d'une seconde femme.© 2014 AFP
Les parents d'une Indonésienne victime d'un meurtre à Hong Kong ont dénoncé mardi un crime «sadique» et réclamé la peine de mort pour le trader britannique inculpé la veille de cet homicide et de celui d'une seconde femme.
Le corps mutilé et en état de décomposition de Sumarti Ningsih, une Indonésienne de 23 ans, a été découvert samedi dans une valise entreposée sur le balcon de l'appartement cossu du suspect, le trader Rurik Jutting, placé en détention provisoire à Hong Kong.
«Je suis totalement horrifiée, aucune mère ne pourrait accepter que son enfant soit blessé de façon aussi épouvantable», a déclaré à l'AFP la mère de la victime, Suratmi.
«Ma fille n'a pas mérité de mourir de cette manière, elle était encore si jeune», a ajouté Suratmi, interrogée à Cilacap, ville portuaire de la côte est de l'île indonésienne de Java, où est établie la famille.
«Je veux que le meurtrier de mon enfant soit condamné à mort», a renchéri le père, Ahmad Kaliman, son épouse estimant que ce serait une peine appropriée.
«Il l'a tuée de manière sadique, donc il doit être exécuté», a ajouté le père âgé de 58 ans.
La peine de mort n'existe pas à Hong Kong, contrairement à la Chine continentale.
«Je sollicite aussi les gouvernements indonésien et hongkongais pour qu'ils rapatrient au plus vite le corps de notre enfant. Je veux qu'elle soit inhumée en Indonésie», a-t-il aussi dit.
Le père a indiqué que la famille avait appris le meurtre de leur fille par une connaissance de celle-ci à Hong Kong.
«Nous avons été informés par téléphone que notre fille a été tuée. J'étais très choqué d'apprendre cela, d'autant plus quand on m'a dit qu'il était difficile d'identifier le corps», a ajouté le père.
- «Nous ne sommes pas riches» -
L'auteur présumé du crime, un homme de 29 ans à l'allure imposante, qui travaillait jusqu'à récemment pour la Bank of America Merril Lynch, a comparu lundi devant un tribunal de l'ancienne colonie britannique qui a fixé la prochaine audience au 10 novembre.
Le suspect avait appelé aux premières heures de samedi la police à se rendre dans son appartement au 31e étage d'un immeuble du quartier résidentiel de Wanchai, dans le centre de Hong Kong, où les expatriés sont très nombreux.
Les enquêteurs y ont découvert le corps d'une femme dénudée présentant des plaies au cou et aux fesses. Après plusieurs heures de recherches dans l'appartement, ils ont découvert sur le balcon la valise dans laquelle était entreposée le corps de la seconde victime.
Cette dernière, Sumarti Ningsih, mère d'un jeune garçon, a été tuée le 27 octobre, soit cinq jours avant la découverte du corps, selon des documents de l'enquête judiciaire.
La police supposait que les victimes originaires d'Asie du Sud-Est étaient des prostituées, mais Ningsih avait déclaré à ses parents qu'elle travaillait dans un restaurant à Hong Kong, ville accueillant de nombreuses immigrées indonésiennes.
«Nous ne sommes pas riches», a déclaré la mère âgée de 49 ans, précisant que sa fille envoyait à la famille «trois millions de roupies (200 euros environ) tous les mois».
Le consulat d'Indonésie a confirmé mardi à l'AFP que la seconde victime découverte dans l'appartement du trader était également indonésienne: Seneng Mujiasih, 29 ans, appelée Jesse Lorena, était aide de maison, mais son visa de travail était expiré depuis 2012.
Ce type d'affaire macabre est très inhabituel à Hong Kong, l'une des villes les plus sûres au monde. D'après les chiffres officiels, 14 meurtres ont été commis durant les six premiers mois de l'année dans le territoire sous tutelle chinoise, où vivent sept millions de personnes.