Burkina Faso: L'ex-président burkinabè Compaoré trouve refuge en Côte d'Ivoire
MONDE•Blaise Compaoré, qui a démissionné vendredi après une journée d'émeutes, a trouvé refuge à Yamoussoukro, la capitale administrative ivoirienne...20 Minutes avec AFP
Pas un mouvement n'est palpable derrière les grilles en fer forgé de la «villa des hôtes». Il faut monter sur un léger surplomb pour voir la grande bâtisse aux nombreux balcons et au toit plat, entourée d'une vaste pelouse bien taillée, protégée par un haut mur rehaussé de grilles.
Rien ne laisse deviner qu'elle est actuellement occupée. Le «Giscardium», un surnom attribué au bâtiment car il fut inauguré par l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing lors de sa première visite officielle dans les années 1970, héberge pourtant un homme qui paraissait encore il y a quelques jours au faîte de sa puissance.
>> A lire: les Occidentaux appellent l'armée à transférer le pouvoir
Le couple Compaoré, Chantal et Blaise, y a posé ses valises vendredi soir après une journée de voyage tourmentée. Parti la mi-journée de Ouagadougou, alors que la démission du chef de l'Etat, après 27 ans de pouvoir, était annoncée par communiqué, un convoi de... 27 voitures, selon une source sécuritaire, se dirigeait vers Pô (sud du Burkina).
Réactions partagées chez les Ivoiriens
Mais les habitants de cette ville de garnison, qui abrite un centre d'entraînement commando stratégique pour le pouvoir, avaient annoncé l'érection de barricades pour accueillir leur ancien dirigeant, devenu persona non grata. Le convoi, vraisemblablement averti, aurait contourné la ville, selon la source sécuritaire. On perd ensuite sa trace. Faute d'information, Blaise Compaoré est d'abord annoncé au Ghana, proche de Pô. Accra dément. Puis on l'imagine au Togo.
C'est finalement à Yamoussoukro que les nombreux véhicules pénètrent dans la nuit de vendredi. La présidence ivoirienne finit par confirmer l'accueil du couple de marque. La télévision publique l'annonce à son tour. Chez les habitants, les réactions à cette arrivée sont partagées, oscillant entre accueil enthousiaste et franche hostilité. Blaise Compaoré est accusé d'avoir soutenu la rébellion qui a porté au pouvoir Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, après la crise post-électorale de 2010-2011, qui fit plus de 3.000 morts en cinq mois.