Les frappes de la coalition ont tué plus de 500 jihadistes en Syrie

Les frappes de la coalition ont tué plus de 500 jihadistes en Syrie

Les frappes de la coalition ont tué en un mois plus de 500 jihadistes en Syrie, essentiellement des membres du groupe Etat islamique qui a encore avancé jeudi à Kobané, où les combattants kurdes attendent les renforts promis par le Kurdistan irakien.
© 2014 AFP

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Les frappes de la coalition ont tué en un mois plus de 500 jihadistes en Syrie, essentiellement des membres du groupe Etat islamique qui a encore avancé jeudi à Kobané, où les combattants kurdes attendent les renforts promis par le Kurdistan irakien.



Accusé de crimes contre l'Humanité, visé par des frappes en Irak depuis août et en Syrie depuis fin septembre, le groupe Etat islamique (EI) est probablement «l'organisation terroriste la mieux financée», grâce à des revenus pétroliers, à l'obtention de rançons et au produit de rackets, a affirmé le Trésor américain.

En Syrie, 464 combattants du groupe sunnite extrémiste ont été tués en un mois par les raids de la coalition, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Parmi les victimes des raids figurent par ailleurs 57 jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et 32 civils, dont six enfants.

La «grande majorité» des combattants de l'EI et du Front al-Nosra tués «ne sont pas des Syriens», a précisé l'OSDH.

Les frappes de la coalition visent notamment à freiner la progression de l'EI à Kobané, ville frontalière de la Turquie, qui reste encore, selon Washington, contrôlée dans sa majeure partie par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).

- Nouveaux combats violents -

Mais «l'EI a réussi à avancer au nord de Kobané et dans le centre-ville après un cycle de violents combats qui ont débuté hier (mercredi) et se sont poursuivis jusqu'à jeudi matin», a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les jihadistes se sont également emparé jeudi de plusieurs villages à l'ouest de cette ville.

Il s'agit de la première avancée des jihadistes depuis plusieurs jours à Kobané, où les combats ont repris en soirée dans la partie ouest, avec des échanges de feu nourris, alors que la coalition menait une nouvelle frappe, d'après une journaliste de l'AFP à la frontière turque.

Selon le Centcom, le Commandement militaire américain chargé de la région, la coalition a conduit mercredi et jeudi quatre frappes près de Kobané, détruisant notamment un centre de commandement de l'EI.

Lundi, les Etats-Unis avaient procédé à un premier largage aérien d'armes et de munitions fournies par le Kurdistan irakien aux forces kurdes à Kobané, qui réclament depuis des semaines un soutien accru pour faire face à l'avancée des jihadistes, plus nombreux et mieux armés qu'eux.

La Turquie voisine a jusque-là refusé d'intervenir militairement, mais a annoncé lundi qu'elle accepterait le passage par sa frontière de combattants kurdes d'Irak pour aller soutenir les YPG, excluant le transit de Kurdes turcs ou d'autres nationalités.

Le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien a voté mercredi en faveur de l'envoi à Kobané de peshmergas, qui ont joué un rôle important en Irak pour contenir les jihadistes lorsque ces derniers ont lancé en juin une offensive fulgurante dans le nord du pays, l'armée irakienne étant elle-même en déroute.

- Envoi de 200 peshmergas en Syrie -

Les autorités du Kurdistan irakien ont fixé à 200 le nombre de combattants devant aller à Kobané, a précisé jeudi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Ce nombre fait apparaître le caractère relativement symbolique de l'aide irakienne, alors que 2.000 combattants kurdes luttent férocement à Kobané depuis le 16 septembre.

Le président turc a par ailleurs renouvelé ses critiques à l'égard de Washington à propos de l'aide américaine reçue par le PYD (aile politique des YPG), qu'il considère comme le pendant du PKK, à l'origine d'une guérilla meurtrière depuis 1984 en Turquie, une «organisation terroriste» selon lui.

Côté irakien de la frontière, les jihadistes de l'EI assiégeaient de nouveau jeudi le Mont Sinjar, où s'étaient réfugiés début août des milliers de civils de la minorité yazidie fuyant devant l'avancée du groupe extrémiste.

Un des volontaires yazidis qui défendent la zone, Khalaf Mamou, a souligné que «la situation humanitaire était devenue très difficile car il y a très peu de nourriture».

La veille, un responsable local avait indiqué que les jihadistes «tentaient de grimper la montagne à pied», faisant état de «2.000 familles en très mauvaise posture».

L'EI, qui compte des dizaines de milliers de combattants dont 15.000 étrangers selon l'ONU, est responsable de terribles exactions -viols, rapts, exécutions, décapitations- dans le «califat» qu'il a proclamé sur les vastes régions sous son contrôle en Irak et en Syrie.

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