ENQUÊTEMoines de Tibéhirine: Le juge Trévidic est arrivé à Alger

Moines de Tibéhirine: Le juge Trévidic est arrivé à Alger

ENQUÊTEMarc Trévidic et sa collègue Nathalie Poux, accompagnés d'un représentant de la section antiterroriste du parquet de Paris et d'experts français, devraient notamment participer à une expertise des têtes des religieux français, enterrées dans les jardins de leur ancien monastère isolé de Tibéhirine, près de Médéa (80 km au sud d'Alger)....
Bérénice Dubuc

B.D. avec AFP

Le juge antiterroriste français Marc Trévidic, qui enquête sur l'assassinat des moines de Tibéhirine en 1996 en Algérie, est arrivé dimanche en milieu d'après-midi à Alger pour une mission entourée d'une discrétion absolue, a-t-on appris de source proche du dossier.

«Le juge est arrivé, accompagné de deux personnes», a affirmé cette source sans précision sur l'identité et la qualité des accompagnateurs. Ce voyage du célèbre juge est entouré d'une discrétion absolue. Aucune information de source officielle algérienne ou de source diplomatique française n'était disponible sur le sujet.

Longues tractations

Des sources judiciaires, policières ou aéroportuaires contactées par l'AFP n'ont rien voulu dire sur le sujet. Aucune information n'a pu non plus être obtenue sur le déroulé de leur mission. Marc Trévidic et sa collègue Nathalie Poux avaient demandé à se rendre en Algérie il y a près de trois ans, dans une commission rogatoire internationale.

Ce voyage a fait l'objet de longues tractations entre Paris et Alger, où une enquête est également en cours. Et les deux reports successifs après l'accord de principe donné par Alger en novembre 2013, avaient suscité l'agacement du juge Trevidic.

La mission, qui devrait durer une semaine environ, intervient dans un contexte sécuritaire tendu trois semaines après une nouvelle tragédie impliquant un ressortissant français, l'enlèvement suivi de la décapitation du guide de montagne Hervé Gourdel en Kabylie, à l'est d'Alger.

Expertise

Accompagnés d'un représentant de la section antiterroriste du parquet de Paris et d'experts français, les deux juges devraient notamment participer à une expertise des têtes des religieux français, enterrées dans les jardins de leur ancien monastère isolé de Tibéhirine, près de Médéa (80 km au sud d'Alger).

Christian de Cherge, Luc Dochier, Paul Favre Miville, Michel Fleury, Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Le rapt avait été revendiqué un mois plus tard par le Groupe islamique armé (GIA) via un communiqué signé de son «émir» Djamel Zitouni.