Conférence au Caire sur Gaza, Kerry veut relancer le processus de paix

Conférence au Caire sur Gaza, Kerry veut relancer le processus de paix

Une conférence internationale sur la reconstruction de la bande ...
© 2014 AFP

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Une conférence internationale sur la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par 50 jours de guerre, s'ouvre dimanche au Caire en présence notamment du secrétaire d'Etat américain John Kerry qui devrait plaider pour une relance du processus de paix israélo-palestinien.

La guerre de juillet et août entre Israël d'une part et le Hamas, qui contrôle le bande de Gaza, ainsi que d'autres groupes armés palestiniens de l'autre, a fait plus de 2.100 morts palestiniens et 73 israéliens.

Quelque 100.000 Palestiniens se sont retrouvés sans abri dans cette enclave exiguë et surpeuplée, où une bonne partie de la population vit sous le seuil de pauvreté et où 45% de la population active et 63% des jeunes étaient au chômage avant la guerre. Le PIB devrait diminuer de 20% au cours des neuf premiers mois de 2014 par rapport à 2013.

Selon l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens, la guerre a détruit ou endommagé 80.000 maisons. Infrastructures et entreprises ont subi le même sort. L'électricité et l'eau manquent dans ce territoire qui reste sous blocus israélien et égyptien.

A la conférence du Caire, à laquelle participent les délégués d'une cinquantaine de pays, une trentaine de ministres des Affaires étrangères, le secrétaire général des Nations unies et les représentants de multiples organisations humanitaires, financières ou politiques comme le Fonds monétaire ou la Ligue arabe, l'ONU va demander une aide record de 1,6 milliard de dollars pour l'enclave palestinienne.

Dans le cadre de la reconstruction, une grande partie de la communauté internationale mise sur un retour dans la bande de Gaza de l'Autorité palestinienne, que domine le parti nationaliste Fatah de Mahmoud Abbas.

La réconciliation palestinienne a été scellée le 23 avril par un accord signé par le Hamas islamiste et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dominée par le Fatah.

L'accord instaurait un gouvernement de transition constitué de technocrates approuvés par le Fatah et le Hamas.

Le gouvernement d'union palestinien, qui s'est réuni dans la bande de Gaza jeudi pour la première fois depuis sa formation en juin après des années de déchirements entre Hamas et Fatah, est censé envoyer à la conférence des donateurs un message clair: l'argent destiné à reconstruire la bande de Gaza sera bien utilisé par une autorité composée de personnalités indépendantes et non pas acquises à tel ou tel bord.

- 'Pessimisme de rigueur' -

Le gouvernement d'union palestinien a établi en vue de la conférence du Caire un plan de reconstruction détaillé de quatre milliards de dollars. D'autres chiffres encore plus importants ont été avancés, la reconstruction devant durer de longues années.

La conférence, co-organisée par l'Egypte et la Norvège, pourrait produire un chiffre de promesses élevé, mais «un certain pessimisme est de rigueur, les gens en ont assez de payer sans horizon politique», affirme un diplomate.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'a dit lui-même: pas de solution durable aux problèmes de Gaza sans règlement global entre Palestiniens et Israéliens.

Et c'est pour une relance du dialogue que va plaider John Kerry durant la conférence, en marge de laquelle il devrait en outre rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, selon des diplomates américains.

«Plus largement, nous avons un intérêt à casser le cycle de guerres et de reconstructions que nous voyons à l’œuvre depuis six ans», a souligné l'un de ces diplomates, en allusion au troisième conflit en six ans à Gaza.

Le secrétaire d'Etat exprimera «notre volonté de ré-engager des négociations et de contribuer à faciliter leur succès», a-t-il ajouté. John Kerry «parlera de la nécessité de régler les questions sous-jacentes au conflit israélo-palestinien afin d'avoir vraiment une solution durable au problème de Gaza».

M. Kerry a été l'artisan de la reprise du processus de paix israélo-palestinien entre juillet 2013 et avril dernier. Depuis son échec, il n'a toutefois jamais abandonné l'idée d'une relance.

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