Le jeune Noir abattu par un officier à St. Louis a tiré le premier, affirme la police
ETATS-UNIS•Selon les autorités, une arme volée a été retrouvée et le suspect a ouvert le feu à trois reprises...Philippe Berry, avec AFP
Deux mois après les émeutes à Ferguson, c'est la ville de St. Louis, dans le Missouri, qui est au bord de l'embrasement. Vonderrit Myers Jr, un jeune Noir de 18 ans a été tué par un policier, mercredi soir, et des manifestations ont rassemblée plusieurs centaines de personnes dans la foulée et jeudi matin. Mais à la différence de Ferguson, les forces de l'ordre affirment que le jeune homme était armé et que l'officier, qui n'était pas en service, n'a fait que riposter.
Ce que dit la police
Membre de la police depuis six ans, l'officier, non identifié, n'était pas en service, mercredi soir. Il patrouillait pour une entreprise de sécurité privée pour laquelle il travaille en parallèle. Trois jeunes ont attiré son attention et il est sorti de son véhicule. «Un des hommes s'est approché avec agressivité. L'officier, lui a plusieurs fois intimé l'ordre de s'arrêter», selon le chef de la police Sam Dotson. Ils ont commencé à se battre et le jeune homme a réussi à s'enfuir et il semblait porter une arme à la ceinture. Le suspect a «dirigé son arme sur le policier et a tiré au moins trois fois sur lui.Le policier a répliqué puisqu'on lui tirait dessus». L'officier a tiré à 17 reprises mais on ne sait pas combien de balles ont touché le jeune homme, déclaré mort sur les lieux. La police dit avoir retrouvé un 9 mm Smith & Wesson volé le 26 septembre auquel manquaient plusieurs balles.
Ce que dit la famille de la victime
Teyonna Myers, une cousine de la victime, affirme qu'il «n'était pas armé». «Tout ce qu'il avait en main, c'était un sandwich et ils ont pensé que c'était un pistolet. C'est comme pour Michael Brown», a-t-elle réagi, faisant référence au jeune tué à Ferguson. Vonderrit Myers Jr portait un bracelet électronique à la cheville en attendant son procès pour avoir jeté une arme dans les égouts après une course-poursuite en voiture avec la police en juillet dernier. Selon son avocat, il avait jusqu'ici respecté les conditions de sa remise en liberté.
Ce que réclament les manifestants
Quelques trois cents personnes, selon les médias locaux, se sont rassemblées peu après pour demander justice. Plusieurs dizaines sont revenus jeudi matin. Ils ont défilé avec des t-shirts réclamant «la démilitarisation de la police», scandant «la vie des Noir a de la valeur». Alors que la police a ouvert une enquête interne, les manifestants réclament une action du département de la Justice du Missouri pour faire toute la lumière sur l'incident. D'autres rassemblements sont attendus jeudi et au cours du week-end.