Hong Kong: les étudiants se préparent à une campagne au long cours
Les étudiants de Hong Kong, fer de lance du mouvement prodémocratie, ont appelé leurs troupes à se rassembler en masse vendredi et à se préparer à une campagne au long cours après l'annulation de pourparlers par les autorités.© 2014 AFP
Les étudiants de Hong Kong, fer de lance du mouvement prodémocratie, ont appelé leurs troupes à se rassembler en masse vendredi et à se préparer à une campagne au long cours après l'annulation de pourparlers par les autorités.
Les contestataires, qui occupent toujours trois sites mais en nombre considérablement réduit depuis le début de la semaine, ont demandé à leurs partisans de se réunir vendredi à 19H30 (11H30 GMT) à Admiralty, près du siège du pouvoir dans le centre de l'ancienne colonie britannique.
Ils entendent protester contre l'annulation de pourparlers par le gouvernement, qui a expliqué qu'il refusait de parler sous la menace d'un renforcement de la mobilisation.
Les leaders étudiants ont déclaré qu'ils étaient toujours preneurs d'un dialogue sur leurs exigences de suffrage universel et appelé à tenir sur la durée. «Apportez vos tentes pour montrer votre détermination à occuper sur le long terme», a lancé Joshua Wong à Admiralty, le principal site d'occupation.
Hong Kong traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Pékin a accepté d'instaurer le suffrage universel pour la prochaine élection du chef de l'exécutif du territoire autonome en 2017 mais entend conserver le contrôle des candidatures, une proposition inacceptable pour le mouvement prodémocratie.
Les manifestants réclament aussi la démission du numéro un de l'exécutif, Leung Chun-ying, considéré comme la marionnette de Pékin.
Depuis le 28 septembre, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues.
Lundi, l'activité est revenue à la normale à Hong Kong hormis le blocage des lieux de sit-in au moyen de barricades, ce qui perturbe grandement la circulation.
Les analystes estiment que la situation peut perdurer plusieurs semaines, aucune des parties ne semblant prête à la moindre concession.
Pour Sunny Lo, de l'Institut pour l'éducation de Hong Kong, le gouvernement s'est retrouvé quelque peu échaudé par la décision des députés prodémocratie de lancer une campagne d'obstruction. «Ce n'est pas bon signe, la température monte dans et hors du Conseil législatif», a-t-il dit. «Si le mouvement se poursuit encore plusieurs semaines, je pense qu'une intervention de la police sera inévitable».
La police est discrète depuis qu'elle a arrosé les manifestants de gaz lacrymogène le 28 septembre, ce qui avait décuplé la mobilisation et ému tant à Hong Kong qu'à l'étranger.
Pour Ed Chin, gestionnaire de fonds spéculatifs et membre d'Occupy, principal organisation prodémocratie, les sit-in vont durer «plus longtemps que prévu. Ca pourrait se poursuivre pendant encore quelques semaines à moins que la police ne les disperse par la force», a-t-il dit.
Dans le même temps, les dirigeants du mouvement marchent sur des oeufs, face à la lassitude des sept millions d'habitants dont la vie quotidienne est perturbée.
Parallèlement, le parquet de Hong Kong a annoncé l'ouverture d'une enquête après les révélations sur un versement de 5 millions d'euros à M. Leung par une société australienne, en rémunération d'une clause de non concurrence. Le chef de l'exécutif a démenti toute malversation dans cette affaire mais l'opposition a mis en doute son intégrité.