Pologne: des mineurs sur les rails pour bloquer le charbon russe

Pologne: des mineurs sur les rails pour bloquer le charbon russe

Quelque 170 mineurs polonais, qui ont bloqué les rails à la frontière russe pour interdire l'entrée aux trains transportant du charbon russe, ont adressé leurs revendications au Premier ministre, Mme Ewa Kopacz.
© 2014 AFP

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Quelque 170 mineurs polonais, qui ont bloqué les rails à la frontière russe pour interdire l'entrée aux trains transportant du charbon russe, ont adressé leurs revendications au Premier ministre, Mme Ewa Kopacz.

En même temps en Silésie, une centaine de mineurs sont restés au fond du puits Kazimierz-Juliusz à Sosnowiec, pour protester contre la fermeture annoncée de leur mine. Les grévistes réclament des arriérés de salaire et des garanties sur les logements qu'ils occupent et qu'ils craignent de perdre si leur mine cesse de fonctionner.

«Un train en approche a été stoppé avant d'arriver à l'endroit où se trouvent les mineurs», au poste de Braniewo, à la frontière de l'enclave russe de Kaliningrad, a indiqué à l'AFP la porte-parole des gardes-frontières, Agnieszka Golias.

Le charbon russe est meilleur marché que celui extrait en Pologne, ce qui conduit à la baisse des ventes de ce dernier et par conséquent fait chuter les recettes des mines polonaises.

Le voïvode (préfet) de la région de Warmie et Mazurie, Marian Podziewski, s'est rendu auprès des protestataires qui lui ont remis à midi une pétition, adressée à la nouvelle Première ministre Ewa Kopacz.

«Nous exigeons qu'on impose des limites aux importations de charbon en provenance de la Fédération de Russie (...) et des préférences pour le charbon polonais», indique ce texte qu'ils ont lu devant les caméras. Le gouvernement a confirmé à l'AFP avoir reçu la pétition, sans la commenter.

Un vice-président de la section charbon du syndicat Solidarité, Stanislaw Klysz, présent à Braniewo, a indiqué à l'AFP que son organisation appuyait le blocage des rails, mais que l'action avait été lancée «spontanément» par les travailleurs exaspérés de plusieurs mines, suite à des appels sur internet.

Les syndicats annoncent une importante manifestation de mineurs de Silésie (sud) le 1er octobre à Varsovie, pour défendre leurs emplois et réclamer un plan de sauvetage pour les mines menacées de faillite. Elle coïncidera avec le vote au Parlement d'une motion de confiance au nouveau cabinet de centre droit de Mme Kopacz.

Selon les militants du syndicat Solidarité cités dans les médias polonais, les importations de charbon russe ont frôlé 11 millions de tonnes en 2013, alors que les stocks invendus du premier groupe polonais Kompania Weglowa, qui gère quinze mines, s'élèvent à environ 5 millions de tonnes. Les syndicalistes estiment que les vendeurs russes pratiquent le dumping.

Dans un communiqué, le ministère de l'Economie a annoncé qu'il travaillait sur des solutions qui seront présentées «dans les plus brefs délais». Des membres du parti Droit et Justice (PIS, droite populiste) ont appelé à un embargo sur le charbon russe.

Soucieuse d'assurer son indépendance énergique, la Pologne, très dépendante au gaz russe, mise largement sur son charbon, dont les réserves pourraient couvrir les besoins du pays pendant 150 ans.

En 2013, la Pologne a extrait au total 76,5 millions de tonnes de charbon de ses mines et en a exporté 10,6 millions de tonnes.

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