COMMEMORATIONUn an après, le Kenya rend hommage aux victimes de l'attaque du Westgate

Un an après, le Kenya rend hommage aux victimes de l'attaque du Westgate

COMMEMORATIONLes Kényans ont rendu hommage ému aux 67 victimes de l'attaque du centre commercial Westgate, perpétrée il y a un an à Nairobi par des islamistes...
Une petite fille rend hommage à son oncle décédé dans l'attaque du Westgate, à Nairobi, le 21 septembre 2014.
Une petite fille rend hommage à son oncle décédé dans l'attaque du Westgate, à Nairobi, le 21 septembre 2014. - Ben Curtis/AP/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Nous ne sommes qu'un», proclament des banderoles: des milliers de Kényans ont rendu dimanche un hommage ému aux 67 victimes de l'attaque du centre commercial Westgate, perpétrée il y a un an à Nairobi par des islamistes liés aux shebab somaliens.

«Nous avons vécu un choc»

Le pays d'Afrique de l'Est a commémoré ce massacre sous haute sécurité, par crainte de nouveaux attentats. D'autant que cet anniversaire intervenait quelques semaines seulement après la mort du chef des insurgés islamistes shebab, tué dans une frappe américaine. «Ce jour-même il y a un an, nous avons vécu un choc avec lequel nous devrons vivre à jamais», a déclaré le président kényan, Uhuru Kenyatta, dans une tribune publiée dans le quotidien The Nation.

Armés de grenades et de kalachnikovs

Le 21 septembre 2013, quatre hommes armés de grenades et de kalachnikovs avaient fait irruption dans le Westgate vers midi. Comme tous les samedis, l'hypermarché du centre commercial, ses restaurants et autres boutiques de mode étaient bondés de représentants de la classe moyenne kényane et d'expatriés. Hommes, femmes et enfants allaient tomber sous les tirs du commando, qui très vite allait se retrancher dans le bâtiment, et tenir tête quatre jours durant aux forces de l'ordre.

Des rubans noirs épinglés sur leurs poitrines

Dimanche matin, près de 2.500 personnes, des rubans noirs épinglés sur leurs poitrines et munies de roses blanches, se sont réunies dans une ambiance lourde dans la forêt de Karura, en banlieue de Nairobi, pour dévoiler une plaque en l'honneur des victimes à l'endroit où leur familles avaient planté des arbres, un pour chaque personne tuée, l'an dernier.

A l'occasion de ce premier anniversaire, la police kényane était de nouveau en état d'alerte. Samedi, le chef de la police, David Kimaiyo, avait affirmé que les patrouilles policières avaient «été doublées à travers le pays» et que des «unités spéciales» se tenaient «prêtes à toute éventualité».

En revendiquant l'assaut du Westgate, les shebab avaient expliqué agir en représailles à l'intervention militaire kényane menée contre eux depuis 2011 dans le Sud somalien voisin. Une intervention que le président Kenyatta assume encore. «Nous persévérons en Somalie, où nos forces de défense continuent de faire des sacrifices héroïques pour faire échec aux terroristes», a-t-il écrit dimanche.

Un symbole de l'émergence de la classe moyenne kényane

Au-delà du très lourd bilan humain, l'attaque du Westgate, un symbole de l'émergence de la classe moyenne kényane, a aussi porté un coup dur à la première économie de la région, déjà frappée par des violences postélectorales meurtrières en 2007-2008, puis par une grave sécheresse. D'autant que l'année qui a suivi a été marquée par de nouvelles attaques contre des bus et des marchés à Nairobi et Mombasa, sur la côte touristique de l'océan Indien, où des massacres, également attribués aux shebab, ont aussi eu lieu près de l'archipel de Lamu.