Cinéma: guerres, crises et Al Pacino à l'affiche de la 71e Mostra de Venise
•Guerres, crise économique et questions existentielles traversent ...© 2014 AFP
Guerres, crise économique et questions existentielles traversent la sélection de la 71ème Mostra de Venise, le plus vieux festival de cinéma du monde, qui s'ouvre mercredi, et dont Al Pacino, Willem Dafoe, Naomi Watts ou Michael Keaton seront les têtes d'affiche.
C'est au film "Birdman", du Mexicain Alejandro Gonzales Inarritu, que reviendra le privilège d'ouvrir la compétition, mercredi, avec Michael Keaton dans le rôle d'un acteur célèbre pour avoir incarné un super-héros mais aujourd'hui sur le déclin et décidé à renouer avec sa gloire passée en montant un spectacle à Broadway.
Sur la cinquantaine de longs-métrages qui seront projetés jusqu'au 6 septembre, vingt concourront pour le Lion d'or qui sera décerné par un jury présidé cette année par le compositeur français de musiques de films Alexandre Desplat ("Le discours d'un roi", "Philomena"), premier président à n'être ni réalisateur, ni acteur depuis la création de la Mostra en 1932.
"Les films qui évoquent des conflits étaient nombreux dès les sélections, cela m'a surpris, et ils le sont restés dans le choix final. La crise est elle aussi présente mais en sourdine", avait déclaré Alberto Barbera, le directeur de la Mostra, en présentant cette nouvelle édition fin juillet.
Parmi les films abordant la guerre, "Good Kill", de Andrew Niccol, raconte les dilemmes éthiques et moraux d'un père de famille, joué par Ethan Hawke, qui combat les talibans à distance en pilotant des drones.
"Fire on the plain", du Japonais Shinya Tsukamoto, revient sur les conséquences de la Seconde Guerre mondiale alors que "99 homes", de Ramin Bahrani, nous replonge dans la crise immobilière américaine.
- La France bien représentée -
Récompensé par un Lion d'or en 1994 pour l'ensemble de sa carrière, Al Pacino, 74 ans, viendra défendre deux longs-métrages: "The Humbling" (hors compétition), de Barry Levinson, et "Manglehorn, De David Gordon Green, où il incarne un homme excentrique qui tente d'en finir avec un crime passé qui le hante et qui lui a coûté l'amour de sa vie.
Parmi les films attendus, le "Pasolini" de l'Américain Abel Ferrara avec Willem Dafoe raconte la vie du poète italien, marxiste et homosexuel, assassiné dans des circonstances très troubles à Rome en 1975.
Autre coproduction qui devrait faire parler d'elle, le dernier film du réalisateur allemand d'origine turque Fatih Akin, "The Cut", troisième acte d'une trilogie sur l'Amour, la Mort et le Mal avec dans le rôle principal l'acteur français Tahar Rahim ("Un prophète").
La France sera particulièrement bien représentée cette année avec quatre films en compétition: "Le dernier coup de marteau", d'Alix Delaporte, "Loin des hommes", de David Oelhoffen, qui se déroule pendant la guerre d'Algérie avec Viggo Mortensen, et "La rançon de la gloire", de Xavier Beauvois, avec Benoît Poelvoorde, Roschdy Zem et Chiara Mastroianni.
Benoît Poelvoorde et Chiara Mastroianni seront à nouveau réunis dans le quatrième film en lice, "Trois Coeurs" de Benoît Jacquot, où ils partagent l'affiche avec Charlotte Gainsbourg et Catherine Deneuve: l'histoire d'un rendez-vous manqué, d'une étrange coïncidence et de la passion d'un homme pour deux femmes dont il ignore qu'elles sont soeurs.
Le cinéma italien, récompensé cette année aux Oscars grâce à "La grande bellezza", de Paolo Sorrentino, sera lui représenté par trois films: "Anime nere", de Francesco Munzi, "Hungry hearts", de Saverio Costanzo et "Il giovane favoloso", biopic sur le poète italien Giacomo Leopardi signé Mario Martone, avec Elio Germano et Anna Mouglalis.
Plusieurs films présentés hors compétition devraient aussi faire sensation dans la Cité des Doges: "The old man of Belem", du réalisateur portugais de 105 ans Manoel de Oliviera, le film choral "Words with gods", signé notamment Emir Kusturica et Amos Gitai, et la version intégrale (non censurée) de Nymphomaniac 2, du danois Lars von Trier avec Charlotte Gainsbourg.