La Corée du Nord lance deux missiles en mer avant la visite au Sud du président chinois
COREE DU NORD•Pour la première fois depuis presque deux décennies, un président chinois va visiter la Corée du Sud avant le Nord. Ce n'est pas du goût de Pyongyang, dont Pékin est l'allié traditionnel...20 Minutes avec AFP
La Corée du Nord a tiré dimanche deux missiles balistiques qui ont échoué en mer au large de la côte orientale, a indiqué l'armée sud-coréenne, trois jours après un test semblable effectué par Pyongyang.
«Le Nord a tiré deux missiles vers la mer Orientale (mer du Japon) depuis la côte Est du pays», a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense, refusant de préciser le type d'engin lancé. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, qui cite un responsable militaire, il s'agissait de missiles Scud à courte portée, soit environ 500 km.
Démonstration de force
Jeudi, la Corée du Sud avait déjà annoncé le lancement par le Nord de trois engins, également à courte portée et en mer du Japon. Le geste avait été considéré comme une démonstration de force de la part du régime nord-coréen à l'approche de la visite à Séoul du président chinois Xi Jinping, les 3 et 4 juillet.
Ce sera la première fois, depuis presque deux décennies, qu'un président chinois visite la Corée du Sud avant le Nord, une priorité donnée au Sud qui témoigne selon les analystes de l'irritation de Pékin vis-à-vis de l'imprévisible régime de Pyongyang. La Corée du Nord utilise souvent des tirs de missiles à courte portée pour marquer sa colère vis-à-vis de ce qu'elle considère comme des «provocations» du Sud.
Les relations entre la Chine et la Corée du Nord se sont tendues
Pékin est l'allié traditionnel du Nord, auquel il fournit une aide économique essentielle à sa survie. La Chine défend officiellement paix, stabilité et dénucléarisation de la péninsule coréenne, sans souhaiter cependant des mesures de rétorsion trop fortes contre son belliqueux voisin, qui pourraient précipiter son écroulement économique. Mais les relations entre la Chine et la Corée du Nord se sont tendues fin 2012 et début 2013, après des tirs de fusée (décembre 2012) et un essai nucléaire (février 2013) réalisés par Pyongyang, malgré les appels au calme de son puissant voisin.
Les présidents chinois Xi et sud-coréen Park Geun-hye «vont très certainement discuter de la façon dont restreindre les ambitions nucléaires du Nord et de punir Pyongyang s'il poursuit le développement de son arsenal», déclare Shin In-kyun, qui dirige le Réseau de défense coréenne, un centre de recherche. «Et le Nord les met en garde contre la tentation de critiques trop virulentes».