Première exécution aux Etats-Unis depuis la controverse de l'Oklahoma

Première exécution aux Etats-Unis depuis la controverse de l'Oklahoma

Les Etats-Unis ont conduit, dans la nuit de mardi à mercredi, leurs deux premières exécutions depuis la longue agonie d'un condamné il y a sept semaines en Oklahoma, qui a suscité la polémique sur la méthode d'injection létale.
© 2014 AFP

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Les Etats-Unis ont conduit, dans la nuit de mardi à mercredi, leurs deux premières exécutions depuis la longue agonie d'un condamné il y a sept semaines en Oklahoma, qui a suscité la polémique sur la méthode d'injection létale.

Aucune exécution n'avait eu lieu dans le pays depuis le 29 avril, quand Clayton Lockett avait péri dans d'apparentes souffrances 43 minutes après l'injection d'un nouveau cocktail létal en Oklahoma (sud), contre une dizaine de minutes habituellement.

Après le report de cinq exécutions, deux hommes ont été mis à mort dans la nuit de mardi à mercredi à un peu plus de deux heures d'intervalle en Géorgie (sud-est) et au Missouri (centre), a-t-on appris auprès des autorités pénitentiaires.

La Cour suprême avait donné son ultime feu vert malgré des recours invoquant le secret entourant les procédures d'injection mortelle, l'origine des barbituriques et le niveau de qualification des personnels procédant à l'exécution.

Marcus Wellons, meurtrier d'une adolescente, a été déclaré mort à 23H56 (03H56 GMT) au pénitencier de Jackson (Géorgie), quand, à des milliers de kilomètres de là, John Winfield, condamné pour le meurtre de deux femmes, a succombé à 00H10 (05H10) à Bonne Terre (Missouri).

A moins d'un sursis de dernière minute, une troisième exécution devrait se produire en moins de 24 heures, avec l'injection à 22H00 GMT en Floride (sud-est) de John Henry, pour le meurtre de sa femme.

Ce sont les premières exécutions «depuis l'exécution désastreuse de l'Oklahoma qui a déclenché un tollé», a déclaré Richard Dieter, directeur du Centre d'information sur la peine capitale. Pourtant, «l'enquête sur cette exécution est loin d'être terminée et le réexamen national de toutes les procédures est à peine commencé. Conduire d'autres exécutions apparaît précipité tant qu'on n'en sait pas plus sur ce qui a mal tourné en Oklahoma et comment y remédier», a-t-il dit à l'AFP.

L'exécution de Clayton Lockett avait provoqué des protestations jusqu'à la Maison Blanche : Barack Obama l'avait qualifiée de «profondément dérangeante» et ordonné une révision de toutes les procédures d'injection létale du pays.

L'Oklahoma a décidé d'un moratoire de six mois le temps de revoir toute sa procédure et de mener une enquête.

L'autopsie a montré que le personnel chargé de l'exécution n'avait pas réussi à poser l'intraveineuse et, après plusieurs essais infructueux, avait perforé la veine fémorale.

«Cela montre que ces personnes ne savent simplement pas ce qu'elles font, qu'elles ne sont pas qualifiées», a dénoncé Deborah Denno, experte de l'injection létale à la Fordham University.

- «Secret d'Etat» -

Avant sa mort, Clayton Lockett avait saisi la justice sur le «secret d'Etat» qu'invoque l'Oklahoma pour taire tous les détails relevant de sa procédure d'exécution. Mais ses recours avaient été rejetés.

Comme en Oklahoma, la Géorgie et le Missouri sont dotées d'une loi qui garde secrète l'intégralité de la procédure d'injection létale et protège l'identité des fabricants et des fournisseurs des produits.

La Géorgie et le Missouri utilisent l'anesthésiant pentobarbital, apparemment fabriqué par des préparateurs en pharmacie non homologués au niveau fédéral. Mais leur identité reste confidentielle.

Les deux condamnés sont les 21e et 22e à être exécutés cette année aux Etats-Unis.

Marcus Wellons, 58 ans, avait été condamné à mort pour le meurtre en 1989 d'une adolescente de 15 ans, voisine et proche amie du fils de sa compagne. Cet Afro-Américain l'avait enlevée alors qu'elle se rendait à l'école, violée et étranglée avec un fil de téléphone, avant d'en camoufler le corps nu et scarifié, dans une zone boisée à proximité.

John Winfield, 43 ans, également Noir, et réputé prisonnier modèle, avait tiré sur son ancienne compagne qu'il avait rendue aveugle, et mortellement blessé la soeur et une amie de celle-ci lors d'une descente meurtrière en 1996 à l'appartement de la victime apparemment motivée par la jalousie.

L'exécution de John Henry, un Noir de 63 ans, est prévue en Floride avec un cocktail de trois produits. Il a été condamné à mort pour le meurtre de sa femme et le fils de 5 ans de celle-ci, en 1985, alors qu'il était en liberté conditionnelle après le meurtre de sa première femme.

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