CHINEChine: Vaste démonstration de force des autorités à Urumqi

Chine: Vaste démonstration de force des autorités à Urumqi

CHINEAu moins mille membres des forces de sécurité ont été déployés dans la capitale du Xinjiang (ouest)...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La Chine s'est livrée vendredi à une vaste démonstration de force à Urumqi au lendemain de l'attentat qui y a fait 39 morts, déployant au moins mille membres des forces de sécurité dans la capitale du Xinjiang (ouest), a constaté un journaliste de l'AFP.

De nombreux soldats transportés dans les rues de cette ville ont scandé des slogans et les voitures de police ont mis leur sirène en marche lorsqu'elles ont défilé devant les milliers de badauds qui s'étaient alignés pour prendre des photos. D'autres militaires étaient postés sur des blindés.

« Campagne d'un an contre les terroristes »

De telles manoeuvres avaient déjà eu lieu à Urumqi en juin 2013 après la mort d'au moins 35 personnes dans des violences au Xinjiang. L'agence Chine nouvelle a indiqué vendredi soir que le bilan de l'attentat de la veille était de 39 morts.

Le président Xi Jinping a promis de «punir sévèrement les terroristes» tandis que l'agence Chine nouvelle a annoncé que le Xinjiang avait lancé une campagne d'un an contre les terroristes et les groupes religieux extrémistes et qu'il prendrait pour cible «les fabrications illégales de fusils et d'explosifs et les camps d'entrainement des terroristes». «Le gouvernement empêchera le terrorisme et l'extrémisme de s'étendre à d'autres régions», a indiqué Chine nouvelle.

A l'endroit du sanglant attentat de jeudi, sur un marché de rue, la police a par intermittence mis en place une petite barrière arrivant à hauteur des genoux. Seul un commerçant y avait toutefois dressé son étal. Des fleurs ont par ailleurs été déposées près des arbres le long de cette artère, à la mémoire des victimes. Ceux qui photographiaient les policiers se sont vu intimer l'ordre de supprimer leurs clichés.

Des dizaines de cadavres allongés dans d'immenses flaques de sang

Un témoin a raconté à l'AFP avoir vu la veille les assaillants foncer à bord de plus de deux véhicules dans la foule, jetant des explosifs. Chine nouvelles a indiqué que cinq personnes étaient soupçonnés dont quatre avaient été tuées lors de l'attentat et une arrêtée à Bayingolin au sud d'Urumqi.

Une commerçante, qui a refusé de décliner son identité, a raconté à l'AFP que, sous l'emprise de la panique, des personnes s'étaient mises à «courir sur le trottoir». «Mais beaucoup n'ont pas réussi à s'enfuir». «Les terroristes essayaient d'en tuer autant qu'ils le pouvaient, et ils sont venus ici parce qu'ils savaient que ce serait bondé», a poursuivi cette femme. Le journaliste de l'AFP a pu voir sur des images qu'il s'est procurées des dizaines de cadavres allongés au milieu d'immenses flaques de sang après le carnage de jeudi.

« Aucun antagonisme » entre Musulmans et Han

A la mosquée Yanghang, dans le quartier ouïghour d'Urumqi, un fidèle présent à la prière du vendredi a assuré à l'AFP qu'il ne percevait aucun antagonisme entre cette communauté musulmane et celle des Han. «Je ne connais personne qui soutiendrait ce genre d'actes. Nous ne sommes pas en conflit avec les autres gens dans notre vie de tous les jours», a ajouté cet homme, qui n'a pas donné son nom.

La mosquée était pleine à craquer et quelques-uns ont en conséquence dû se rassembler dans une rue voisine, cependant que la police paramilitaire veillait au grain. Les autorités chinoises ont qualifié l'attentat de jeudi de dernier «grave incident terroriste» à frapper le Xinjiang, cette région dont les Ouïghours, des turcophones, constituent la principale ethnie.