CHINEChine: 31 morts dans un attentat au Xinjiang

Chine: 31 morts dans un attentat au Xinjiang

CHINEDeux «véhicules tout terrain» auraient foncé dans la foule d'un marché en plein air, tandis que des explosifs étaient lancés...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un nouvel attentat a ensanglanté jeudi Urumqi, capitale du Xinjiang, faisant au moins 31 morts, dernier signe de la radicalisation d'une frange de la population ouïghoure, ethnie majoritaire dans cette région aux confins de l'Asie centrale, en lutte contre la tutelle chinoise et accusée par Pékin de «terrorisme» et d'islamisme.

Vers 7h50, heure locale (0h50, heure française), deux «véhicules tous terrains» ont foncé dans la foule de ce marché en plein air, situé en plein centre-ville près du Parc du Peuple, a rapporté le média d'Etat, citant des témoins de l'attaque. Des explosifs ont été lancés par les assaillants depuis ces véhicules, dont l'un a finalement explosé, a poursuivi Chine nouvelle. Un témoin a dit avoir entendu «une douzaines de déflagrations», a ajouté l'agence.

«Plusieurs explosions puissantes»

L'heure matinale où s'est produit l'attentat est également l'un des moments de la journée où les marchés chinois de primeurs et de viandes sont les plus fréquentés. Des photos supposément prises sur les lieux et postées sur le réseau social Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, montraient des flammes dans une rue à trois voies et un nuage de fumée s'élevant au-dessus des éventaires d'un marché, derrière un barrage de police.

«Il y a eu plusieurs explosions puissantes sur le marché du matin devant le Palais de la culture d'Urumqi», assurait l'auteur d'un message Weibo, ajoutant qu'il avait vu la scène à moins de 100 mètres. «J'ai vu des flammes et d'épaisses fumées noires, les véhicules et les étals étaient la proie du feu, tandis que les vendeurs fuyaient en tous sens, abandonnant leurs marchandises derrière eux», décrivait-il.

Violences en nette recrudescence depuis plus d'un an

«Tous les blessés» ont été évacués vers des structures hospitalières, a précisé de son côté Tianshan, un portail d'informations sur internet émanant du gouvernement régional du Xinjiang. L'attentat intervient au lendemain de l'annonce que 39 personnes interpellées au Xinjiang sous l'accusation d'avoir diffusé des «vidéos terroristes» avaient écopé cette semaine de lourdes peines d'emprisonnement, allant jusqu'à 15 ans d'incarcération.

Riche en ressources minières, le Xinjiang est une vaste région désertique aux confins de l'Asie centrale, dont les Ouïghours, musulmans turcophones, constituent la principale ethnie. Il est le théâtre de violences en nette recrudescence depuis plus d'un an, attribuées par Pékin à des «terroristes» ouïghours, séparatistes et fondamentalistes musulmans.

Alors que les Han, Chinois «de souche», ont afflué par millions ces dernières décennies dans la région, les Ouïghours se disent pour leur part harcelés par les autorités, oubliés par l'essor économique, et victimes d'une sévère politique répressive à l'encontre de leur religion et de leur culture. Le 30 avril, au dernier jour d'une visite du président chinois Xi Jinping au Xinjiang, des assaillants armés de couteaux et d'explosifs avaient lancé une attaque à la gare d'Urumqi, tuant une personne et en blessant 79. Deux des assaillants étaient morts en se faisant sauter à l'explosif.