HUMANITAIRERéfugiés syriens: Un nouveau camp ouvre ses portes en Jordanie

Réfugiés syriens: Un nouveau camp ouvre ses portes en Jordanie

HUMANITAIRECe nouveau camp va permettre de relâcher la pression sur celui de Za’atari, qui accueille 100.000 Syriens...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

C’est le jour J. Le nouveau camp d’Azraq en Jordanie, situé à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale, Amman, et à 90 kilomètres de la frontière syrienne, ouvre ses portes ce mercredi. Ce nouveau camp va permettre de relâcher la pression sur celui de Za’atari, qui accueille 100.000 réfugiés syriens et représente l'équivalent de la cinquième ville du pays par sa population, et -dans une moindre mesure- sur celui de Moureijeb Fhud, qui abrite 4.000 réfugiés.

«Pour l’instant, l’Agence des nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et le gouvernement jordanien ont décidé qu’Azraq n’accueillera que les nouveaux arrivants en provenance de Syrie», explique à 20 Minutes Salam F. Kanaan, directrice de CARE International en Jordanie, ONG qui intervient au côté d’une vingtaine d’autres organismes gouvernementaux et humanitaires à Azraq. Le camp pourra à terme accueillir 130.000 réfugiés, mais offrira dans un premier temps assistance et protection à 51.000 personnes.

Difficultés environnementales

D’ailleurs, dès avant son ouverture «officielle», Azraq a déjà vu arriver lundi un groupe de 232 Syriens. Salam F. Kanaan et son équipe étaient présents pour recevoir ces premiers arrivants. «C’est l’un de nos rôles. Nous accueillons les réfugiés, leur donnons les informations essentielles sur le camp, et nous proposons des activités récréatives aux enfants pendant que le chef de famille vient récupérer matelas, couvertures, lampes à énergie solaire et ustensiles de cuisine, avant d’être dirigé vers le lieu de vie.»

Care met aussi à disposition des réfugiés un centre communautaire où services (sessions d’information, soutien thérapeutique , aide sociale…) et activités (formation, Internet, éventuellement opportunités d’emploi, même si elles restent limitées…) leur sont proposés. Car, si le camp est situé dans le désert, avec les difficultés environnementales (températures extrêmes, sable, isolement…), les intervenants ont eu «un an de préparation pour mettre en place un certain confort de vie», souligne Salam F. Kanaan.

Gestion participative

«Par exemple, il n’y a pas de tentes à Azraq, mais des préfabriqués, et les routes sont goudronnées pour que les gens n’aient pas à marcher dans le sable.» Au total, plus de 100 km de routes, des installations sanitaires, un système de distribution de l'eau, un hôpital de 130 lits, des supermarchés, un poste de police et deux écoles avec leurs cours de récréation ainsi que des aires de jeu, des terrains de football et de volleyball ont été construits.

Pour que les réfugiés participent à la gestion de leur vie quotidienne, Care va également mettre en place des comités et des représentants des réfugiés, pour que les habitants du camp puissent faire entendre leur voix auprès des différentes ONG. «Par exemple, s’il y a un manque d’eau, les représentants pourront remonter l’information aux organismes qui s’assureront ensuite que tout est fait pour que le problème soit réglé. Idem pour l’éducation, les services de santé…», explique Salam F. Kanaan.

Cependant, l’ouverture du camp d’Azraq n’est pas la solution à la problématique des réfugiés syriens en Jordanie. En effet, 80% des 584.600 réfugiés syriens officiellement enregistrés par l'ONU dans le pays vivent dans des zones urbaines à l'extérieur des camps. «C’est la raison pour laquelle Care va continuer de concentrer ses programmes d’aide dans quatre centre communautaires à Amman, Zarqa, Mafraq et Irbid auprès des réfugiés habitant ces zones», conclut Salam F. Kanaan.