Jean XXIII et Jean Paul II: François sanctifie deux visages de l'Eglise

Jean XXIII et Jean Paul II: François sanctifie deux visages de l'Eglise

Le pape François s'apprête à canoniser deux prédécesseurs, l'Italien Jean XXIII et le Polonais Jean Paul II, qui symbolisent l'ouverture au monde et la confiance d'être catholique: deux visages complémentaires dans lesquels il se reconnaît.
© 2014 AFP

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Le pape François s'apprête à canoniser deux prédécesseurs, l'Italien Jean XXIII et le Polonais Jean Paul II, qui symbolisent l'ouverture au monde et la confiance d'être catholique: deux visages complémentaires dans lesquels il se reconnaît.

C'est devant des centaines de milliers de fidèles venus d'Italie, de Pologne et d'ailleurs --et des centaines de millions devant des téléviseurs ou dans des cinémas de vingt pays avec des lunettes 3D -- que le premier pape latino-américain de l'Histoire canonisera sur la place Saint-Pierre les deux papes, à l'occasion du dimanche de la Miséricorde: Giuseppe Angelo Roncalli, l'homme du Concile Vatican II (1962/65) qui ouvrit l'Eglise à la société et aux autres religions, et Karol Wojtyla, globe-trotter ayant contribué à la chute du communisme.

La présence du pape émérite Benoît XVI, retiré au Vatican, est jugée probable mais elle n'a pas été confirmée.

150 cardinaux, un millier d’évêques, 6.000 prêtres seront présents dimanche matin pour la messe en plein air sur le parvis de la basilique. Au total 93 délégations officielles, parmi lesquelles 24 chefs d’Etat et têtes couronnées, suivront la cérémonie de deux heures.

Des musulmans, des anglicans, des orthodoxes, peu de protestants -- hostiles au culte catholique des saints -- seront là aux côtés d'une forte représentation juive, venue manifester sa reconnaissance à ces deux papes qui ont lutté contre les préjugés antijuifs dans l'Eglise.

La Ville éternelle a commencé à s'engorger de pèlerins à pied, en autocar, en voiture, tandis que les kiosques se couvraient de milliers de cartes postales des papes, surtout Jean Paul II et François.

Vendredi matin, deux portraits des deux saints vêtus de la cape rouge pontificale ont fait leur apparition sur la façade de la basilique, devant laquelle une foule colorée et multilingue se pressait sous le soleil printanier.

On attendait entre 800.000 et 1 million de pèlerins samedi et dimanche: un coût pour la Ville d'au moins 7 millions d'euros pour toute la période de Pâques.

- Nuits blanches de prières -

Les célébrations religieuses commenceront dès samedi soir, avec des "nuits blanches" de prières dans une douzaine d'églises en diverses langues.

Des dizaines de milliers de pèlerins devraient dormir à bord d'autocars, ou dans les rues, sur les quais du Tibre, dans l'espoir d’accéder à la place Saint-Pierre. Pour le plus grand nombre, des écrans géants rediffuseront la cérémonie dans les lieux historiques de la capitale.

C'est par une procession au rythme de la litanie des saints que le pape François arrivera sur le parvis. Puis, François prononcera la formule qui les inscrira à jamais dans le "registre céleste" de ceux que les catholiques sont invités à prier pour les assister dans leur vie terrestre.

Autant la canonisation de Jean XXIII, surnommé "le bon pape”, ne semble contestée par personne, autant celle de Jean Paul II compte des détracteurs qui lui reprochent un aveuglement face aux crimes pédophiles et sa sévérité avec les théologiens dissidents, notamment ceux de la théologie de la libération.

François concélèbrera une messe solennelle avec cinq prélats, dont l'évêque de Bergame (dont était originaire Jean XXIII) Francesco Beschi, et l'ancien secrétaire particulier de Jean Paul II et archevêque de Cracovie, Stanislas Dziwisz.

La communion sera distribuée par 600 prêtres et 200 diacres.

François a adressé des messages aux Polonais et aux fidèles du diocèse de Bergame (d'où est originaire Jean XXIII).

Il a salué "le courage apostolique" de Jean Paul II qui "a aidé dans le monde entier les chrétiens à ne pas avoir peur" d'affirmer leur foi.

Pour Jean XXIII, Français a mis en avant son "héritage" italien encore valide, né d'une "terre de foi profonde", de "familles pauvres unies dans l'amour de Dieu" et de "communautés capables de partager dans la simplicité".

Sur la place Saint-Pierre, certains émettaient des réserves sur les canonisations, tel cet Allemand, Dietrich, qui tout en saluant pour l'AFP-TV "la proximité" manifestée par les deux papes, a jugé leur canonisation "dépassée" et, au moins "prématurée".

L'Américaine Jackie, venue de Boston, apprécie surtout le pape François, qui se montre "bien plus tolérant pour toutes sortes de gens, toutes sortes de mariage, les divorcés".

Ottavio, Colombien, est là uniquement pour Jean Paul II: "cet homme n'avait peur de rien".

François a fait en sorte que Jean XXIII soit canonisé avec Jean Paul II, pour éviter le risque d'un trop grand culte de la personnalité autour du pape Wojtyla. Mais les Polonais seront présents en grand nombre pour la célébration de leur héros.

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