DÉCÈSMali: Hollande assure que la mort de Gilberto Rodrigues Leal ne restera «pas impunie»

Mali: Hollande assure que la mort de Gilberto Rodrigues Leal ne restera «pas impunie»

DÉCÈSLe retraité avait été enlevé le 20 novembre 2012 par des hommes armés près de Kayes, dans l’ouest du Mali...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

Le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a annoncé ce mardi à l'AFP la mort de l'otage français Gilberto Rodrigues Leal, qu'il avait enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali. «Nous annonçons la mort de Rodrigues, il est mort, parce que la France est notre ennemie», a déclaré dans une brève communication téléphonique à l'AFP Yoro Abdoul Salam, un responsable du Mujao qui n'a pas précisé quand et dans quelles circonstances l'otage était mort.

Interrogé sur les preuves de la mort de l'otage, en l'absence de photo ou de vidéo de son corps, le responsable du Mujao a simplement répondu: «Au nom d'Allah, il est mort.» La semaine dernière, un autre responsable du Mujao avait annoncé, dans un court message envoyé à l'AFP à partir d'un téléphone portable malien, «la fin de vie» de l'otage, âgé de 62 ans.

«Aucune preuve matérielle» pour confirmer l'information

Cette nouvelle n'a pas été confirmée à 20 Minutes par le Quai d'Orsay, qui effectue des «vérifications». Cependant, le ministère des Affaires Etrangères a condamné dans un communiqué «de la façon la plus ferme l’action de ce groupe terroriste». Il rappelle que la France avait «depuis plusieurs mois, beaucoup de raisons de [se] montrer pessimiste sur le sort de notre compatriote».

«Le communiqué du MUJAO, responsable de son enlèvement, nous conduit malheureusement aujourd’hui à penser que M. Rodriguez-Leal est probablement décédé, bien qu’aucune preuve matérielle ne puisse encore nous autoriser à le confirmer», ajoute le ministère.

Dans un autre communiqué, François Hollande indique qu'«il y a tout lieu de penser que notre compatriote est décédé depuis plusieurs semaines du fait des conditions de sa détention». «La France fera tout pour connaître la vérité sur ce qui est arrivé à Gilberto Rodriguez Leal et elle ne laissera pas ce forfait impuni», pourquit le communiqué ce mardi soir.

Décédé faute de soins?

Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius s'était dit «très inquiet» concernant le sort de Gilberto Rodrigues Leal. «Cela fait longtemps que nous n'avons pas eu de nouvelles. Nous avons des contacts avec la famille mais nous sommes effectivement très inquiets», avait affirmé le ministre. Ce mardi, Le Midi Libre indique que le Français, malade, serait décédé faute de soins et de médicaments.

Le retraité avait été enlevé le 20 novembre 2012 par des hommes armés près de Kayes, dans l’ouest du Mali, à proximité de la frontière mauritanienne. Son enlèvement avait été revendiqué deux jours plus tard par le Mujao, un groupe islamiste armé allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Sa famille n'avait «plus aucune nouvelle» depuis le 26 janvier 2013. Il reste un otage français détenu dans le monde, Serge Lazarevic, enlevé le 24 novembre 2011 au Mali.