PORTRAITInde: Qui est Rahul Gandhi, candidat aux élections législatives

Inde: Qui est Rahul Gandhi, candidat aux élections législatives

PORTRAITSurnommé le Kennedy indien, il est l'héritier de la dynastie indienne la plus connue…
Bertrand de Volontat

Bertrand de Volontat

Moins qu’un candidat, un nom. Rahul Gandhi n'a jamais occupé de poste de responsabilité, parle du pouvoir comme d'un «poison» et, pourtant il veut devenir Premier ministre de l'Inde.

Toutefois, si les sondages se confirment, Gandhi, 43 ans, va conduire le Parti du congrès, au pouvoir depuis 10 ans, vers une défaite cuisante aux législatives qui débutent ce lundi.

Veut-il vraiment le poste?

En public, l'héritier de la dynastie indienne la plus connue - aucun lien avec le Mahatma Gandhi- refuse d'envisager la défaite face au parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) et à son dirigeant controversé, Narendra Modi. Mais la plupart des commentateurs politiques pensent que Rahul ne croit pas la victoire possible. Certains s'interrogent même sur sa volonté réelle d'accéder au pouvoir.

Une enfance traumatisée

Si Rahul est issu d'une famille privilégiée, sa jeunesse a été marquée par la tragédie. Alors qu'il n'a que 14 ans, sa grand-mère Indira Gandhi est assassinée en 1984 par ses gardes du corps sikhs désireux de venger la prise d'assaut du Temple d'or d'Amritsar.

Son père Rajiv est contraint de prendre sa suite et est, lui aussi, assassiné sept ans plus tard par une kamikaze tamoule.

Alors que Rahul étudie à Harvard, Sonia, sa mère d'origine italienne, reprend le flambeau au sein du Parti du congrès qu'elle conduit au pouvoir en 2004, refusant cependant de devenir Premier ministre.

Un dirigeant sauvé par la magie familiale?

Après avoir travaillé à Londres et Mumbai (ex-Bombay), Rahul est happé par la politique et devient en 2004 député d'une circonscription laissée libre par sa mère devenue présidente du Parti du congrès.

Un temps dirigeant de la branche jeunes du parti, Rahul accède au poste de vice-président du parti en janvier 2013. Il peine à s'imposer comme dirigeant de premier plan. Le Parti du congrès s'est tourné vers Rahul au moment où le second mandat du Premier ministre Manmohan Singh s'enfonçait dans les difficultés, voulant croire que la «magie» de la dynastie Gandhi pourrait à nouveau opérer.

Il a refusé d’entrer au gouvernement

Une fois devenu numéro deux du Congrès, Rahul Gandhi a suscité les interrogations en déclarant que «le pouvoir que tant de gens recherchent est un poison». Il a refusé d'entrer au gouvernement, préférant s'engager pour diverses causes comme la loi sur le droit à l'information qu'il considère comme une avancée cruciale contre la corruption rampante et pour la loi sur l'aide alimentaire.

Son adversaire lors de cette élection, le chef de l'exécutif de l'Etat du Gujarat Narendra Modi, incarne l'antithèse de Nehru.

Une élection, deux idées de l’Inde

Gandhi a jugé que cette élection se résumait à «un affrontement entre deux idées de l'Inde» et a dénoncé l'inaction de Modi lors des émeutes intercommunautaires sanglantes de 2002 ayant fait plus de 1.000 morts - essentiellement des musulmans - dans le Gujarat.

Pour Kidwai, Gandhi se démarque fondamentalement de Modi qui estime que l'Inde a besoin d'un homme fort, jugeant dangereux l'idée d'un homme providentiel pour un tel pays. Une défaite humiliante ne signifierait pas pour autant la fin de la carrière politique de Rahul.