Vol MH370: aucun débris récupéré, un ancien chef des armées à la tête des recherches
•L'Australie a nommé dimanche l'ancien chef de ses armées pour coordonner les recherches internationales en mer du vol MH370, qui n'ont toujours pas permis de mettre la main sur des débris de l'avion disparu il y a trois semaines.© 2014 AFP
L'Australie a nommé dimanche l'ancien chef de ses armées pour coordonner les recherches internationales en mer du vol MH370, qui n'ont toujours pas permis de mettre la main sur des débris de l'avion disparu il y a trois semaines.
Des objets flottants récupérés par les navires scrutant la mer ne provenaient pas du Boeing 777 de Malaysia Airlines. «Il semble que ce soit du matériel de pêche et des déchets qui flottent à la surface de l'océan», a indiqué un porte-parole de l'Autorité australienne de surveillance maritime.
Les recherches ont été étendues en fin de semaine à une nouvelle zone, vaste de 319.000 km2, à quelque 1.850 km à l'ouest de Perth (côte ouest australienne) après de nouveaux calculs de trajectoire de l'avion qui serait tombé dans l'océan Indien, à court de carburant, plus tôt qu'estimé auparavant.
Les recherches se déroulaient jusqu'alors plus au sud-ouest de Perth.
Ces derniers jours, des images satellite de plusieurs pays ont détecté des dizaines, voire des centaines, d'objets flottants, mais les conditions extrêmes dans ces mers australes rendent les recherches périlleuses. Elles ont été suspendues à deux reprises depuis mardi.
Dimanche, l'Australie a nommé l'ancien chef de ses armées à la tête d'une nouvelle entité, basée à Perth, qui aura pour mission de coordonner les recherches en mer, assurer la liaison avec toutes les parties prenantes et être un point d'ancrage pour les familles des 239 personnes à bord.
La Malaisie reste responsable de l'enquête. Mais «si les responsabilités (de l'Australie) devaient s'accroître au fur et à mesure, personne n'est mieux placé qu'Angus pour coordonner et effectuer la liaison entre le nombre significatif de pays impliqués» dans ces opérations, a déclaré le Premier ministre australien Tony Abbott.
Huit navires et dix avions militaires de sept nations participent aux recherches en mer: l'Australie, la Chine, la Malaisie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et les Etats-Unis.
- Point de convergence pour les familles -
Le 8 mars, le vol MH370 parti de Kuala Lumpur pour Pékin a, pour une raison inconnue, dévié de son plan de vol et mis cap sur l'ouest, survolant la Malaisie péninsulaire, vers le détroit de Malacca. Les radars l'ont perdu à ce moment-là.
On sait que l'avion a continué de voler pendant plusieurs heures vers le Sud, dans l'océan Indien. La Malaisie a officiellement annoncé le 25 mars qu'il avait «fini dans le sud de l'océan Indien» sans qu'aucun élément matériel n'ait confirmé ce scénario.
Angus Houston, qui dirigeait les armées australiennes de 2005 à 2011, prendra la tête du centre de coordination des agences (JACC).
Cette nouvelle entité veillera à ce que les recherches s'accompagnent de liens solides avec toutes les parties impliquées dans cette affaire, dont les familles des passagers, a expliqué le Premier ministre australien.
Le centre sera le point de convergence pour les familles, qui pourront y trouver les dernières informations, une assistance si elles souhaitent se rendre en Australie, et des services de traduction et d'aide psychologique.
Le gouvernement de Kuala Lumpur a été vivement critiqué depuis le début de cette affaire, notamment par la Chine, dont 153 ressortissants (sur 227 passagers) étaient à bord du Boeing 777.
En sus des éclats de colère quasi quotidiens des familles de passagers chinois, les médias officiels du pays n'ont eu de cesse de jeter l'opprobre sur les autorités et la compagnie.
Une quarantaine de proches des passagers chinois sont arrivés dimanche à Kuala Lumpur, vêtus de T-shirts blancs portant la mention «Prions pour le vol MH370» et brandissant des panneaux sur lesquels étaient inscrits «Dites-nous la vérité. Rendez-nous nos proches».
Le gouvernement malaisien a tapé du poing sur la table en fin de semaine dernière et dénié le monopole du deuil aux Chinois, au nom des 38 passagers et 12 membres d'équipage malaisiens disparus dans la catastrophe.
Chaque jour compte pour récupérer les boîtes noires qui émettent théoriquement des signaux de localisation pendant une trentaine de jours.
Parmi les pistes explorées pour expliquer la perte du Boeing, celle d'un acte désespéré du pilote concentre l'attention d'une partie des enquêteurs, qui cherchent à comprendre pourquoi deux systèmes cruciaux de communication de l'avion avec le sol (les ACARS et le transpondeur) ont été coupés à quelques minutes d'intervalle.