UKRAINEUkraine: Quel avenir pour la Crimée?

Ukraine: Quel avenir pour la Crimée?

UKRAINELe Premier ministre espère le soutien américain tandis que Poutine accroit la pression pour que la Crimée soit rattachée à la Russie...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Russes et Ukrainiens ont déclaré chercher une solution « diplomatique » autour de la péninsule séparatiste de la Crimée dont Vladimir Poutine a défendu le droit d'être rattachée à la Russie, Kiev en appelant aux Etats-Unis pour faire cesser « l'agression ».

Le Premier ministre ukrainien cherche le soutien américain

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk se rendra cette semaine aux Etats-Unis pour chercher le soutien du président américain Barack Obama face à l'« agression russe » dans cette crise sans précédent depuis la fin de la guerre froide. « C'est une visite très importante (...) Nous espérons pouvoir trouver des approches communes pour régler la situation en Crimée et arrêter l'agression » de la Russie dont les forces occupent depuis plus d'une semaine la péninsule de Crimée qui prévoit un référendum le 16 mars sur son rattachement à la Russie, a indiqué dimanche soir le chef de la diplomatie ukrainienne par intérim Andriï Dechtchitsa à la télévision 1+1.

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se sont portés garants avec la Russie de l'intégrité territoriale de l'Ukraine quand cette ex-république soviétique avait renoncé à son arsenal nucléaire en 1994. Le Premier ministre britannique David Cameron a pris l'initiative dimanche d'appeler Vladimir Poutine et l'a « exhorté à réduire la tension en Ukraine et à soutenir la formation d'un groupe de contact qui pourrait conduire à des discussions directes entre les gouvernements russe et ukrainien ».

Les Occidentaux ont évoqué la semaine dernière la création d'un tel groupe, mais « aucun progrès » n'a été fait dans ce dossier, a reconnu la chancelière allemande Angela Merkel. Londres a précisé que le président russe avait assuré à David Cameron « vouloir trouver une solution diplomatique à la crise » et a déclaré qu'il parlerait avec son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov d'un « groupe de contact ». Lors d'entretiens téléphoniques avec la chancelière allemande Angela Merkel et David Cameron, le président Poutine avait insisté sur le fait que les « mesures » prises par les autorités de Crimée respectaient le « droit international », alors que les Américains et Européens qualifient d'« illégale » l'initiative du Parlement local d'organiser le 16 mars un référendum pour le rattachement de la péninsule à la Russie.

Les observateurs empêchés d'aller en Crimée

Vladimir Poutine a maintenu que les autorités pro-russes de Crimée, passée fin février sous le contrôle des forces russes, étaient « légitimes », selon un communiqué du Kremlin. Les forces russes consolident jour après jour leur position en Crimée, ce qui rend plus difficile la possibilité pour les autorités ukrainiennes de récupérer un jour le contrôle de la péninsule. Sur le terrain, les 54 observateurs internationaux dépêchés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en

La journée de dimanche a été marquée par des rassemblements pour le 200e anniversaire de Taras Chevtchenko, poète et symbole de l'indépendance ukrainienne face à l'oppression de l'empire russe y compris en Crimée. Mais les pro-russes ont également organisé de grands rassemblements en Crimée, ainsi qu'à Donetsk et à Lougansk (est). A Kiev, des milliers d'Ukrainiens se sont rassemblés dans le parc Taras Chevtchenko avant de marcher vers le Maïdan, place qui a été pendant trois mois le théâtre d'un mouvement de contestation sévèrement réprimé par la police avec une centaine de morts, avant la chute du président Viktor Ianoukovitch et sa fuite en Russie.

Prenant la parole devant la foule, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a prévenu « la Russie et son président » Vladimir Poutine: « C'est notre terre, nous n'en céderons pas un centimètre ». Les soldats ukrainiens en Crimée dont les unités sont encerclées par les forces russes ont pour l'instant ordre de « ne pas répondre aux provocations ».