Malala Yousafzai, héroïne d’un jour au Parlement de Strasbourg
Union européenne•e Parlement européen a décerné à cette Pakistanaise de 16 ans le prix Sakharov remis chaque année à une personnalité qui œuvre à la défense des droits de l'homme et des libertés...De notre correspondant à Strasbourg, Floréal Hernandez
Lot de consolation pour Malala Yousafzai. Pressentie le mois dernier pour le Nobel de la Paix qui est finalement revenu à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), la jeune Pakistanaise s’est vu remettre mercredi à Strasbourg la 25ème édition du prix Sakharov doté de 50.000 euros. Il récompense son militantisme en faveur du droit à l’éducation des filles.
Photo de famille au Parlement
Agée de 16 ans, Malala Yousafzai est une miraculée. La Pakistanaise de 16 ans s’est sortie d’une attaque talibane dans un bus scolaire en octobre 2012 pour avoir dénoncé leurs violences dans la vallée de Swat au Pakistan et les incendies des écoles pour filles. Dans l’hémicycle du Parlement européen, entourée des vingt-deux lauréats qui l’ont précédée, à l’exception de Nelson Mandela et Aung Sun Suu Kyi, Malala Yousafzai , a commencé son discours par une citation de Voltaire : «Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dîtes, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire.»
Martin Schulz, président du Parlement européen, a rappelé que la jeune fille avait devant les Nations Unies prononcé : «Un enseignant, un livre, un stylo peuvent changer le monde.» Une sortie qui avait alors fait le tour du monde.
57 millions n’ont pas accès à l’éducation
En ce 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant, Malala Yousafzai a repris en partie ses mots prononcés à New York en juillet dernier. «Les 57 millions d’enfants qui n’ont pas accès à l’éducation n’ont pas besoin d’un Iphone, d’une tablette ou de jeux vidéos mais d’un livre ou d’un stylo.» Les eurodéputés se sont alors levés pour l’ovationner. La benjamine des lauréates du Prix Sakharov, récompensée devant vingt-deux de ses prédécesseurs, a demandé à l’Union européenne son aide «pour l’éducation et le développement de l’Asie et du Pakistan». Dans les coursives, des smartphones ont immortalisé l’instant.