Le rapport de l’ONU sur les armes chimiques attendu lundi

Le rapport de l’ONU sur les armes chimiques attendu lundi

SYRIE – Il conclut «de manière accablante», selon Ban Ki-Moon, à leur utilisation…
20 Minutes avec AFP

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La communauté internationale attendait lundi la remise à l'ONU du rapport sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, 48 heures après l'accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

«Nous acceptons le plan russe de nous débarrasser de nos armes chimiques. Nous avons en fait commencé à préparer notre liste» de cet arsenal, a affirmé le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi. «Nous ne perdons pas de temps», a-t-il assuré.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a indiqué que ce rapport allait «conclure de manière accablante» à l'utilisation d'armes chimiques, sans qu'il n'entre dans le mandat des inspecteurs de déterminer qui est responsable de l'attaque du 21 août.

Tout en laissant entendre que la Russie pourrait dans l'avenir soutenir un recours à la force en cas de non-respect de l'accord, le chef de la diplomatie russe a prévenu que Moscou vérifierait minutieusement toutes les informations accusant le gouvernement syrien.

Pour la France, l’option militaire doit demeurer

En visite à Jérusalem, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a rappelé que les Etats-Unis n'avaient évacué «aucune option», bien que l'accord signé samedi à Genève ait éloigné une menace immédiate de frappes américaines. «L'option militaire doit demeurer, sinon il n'y aura pas la contrainte», a affirmé en écho le président français François Hollande, lors d'un entretien à la chaîne de télévision TF1.

L'opposition syrienne, qui avait exprimé sa frustration après l'accord, a pour sa part appelé la communauté internationale à imposer également au régime syrien une interdiction d'utiliser les missiles balistiques et l'aviation contre les civils.

Annoncé samedi par M. Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, l'accord fixe des échéances précises au régime syrien: Damas a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques, et celles-ci doivent être détruites d'ici la fin du premier semestre 2014.

Un calendrier précis mais difficile à tenir

Le processus doit être fixé dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU mentionnant le chapitre VII de la Charte qui ouvre la voie à de possibles sanctions, y compris un recours à la force en cas de manquement du régime syrien à ses engagements. Mais ce point reste encore entouré d'ambiguïtés, et les conditions de la mise en oeuvre de l'accord donnent lieu à d'intenses tractations diplomatiques.

Mais pour Olivier Lepick, de la Fondation pour la recherche stratégique, basée à Paris, il est impossible que l'arsenal syrien soit détruit d'ici là. Le calendrier «est totalement fantasque», selon lui. «Je ne pense pas que cela soit possible, étant donné la guerre civile... Même en temps de paix, cela prendrait des années», a-t-il indiqué à l'AFP.

Lundi à Paris, le président français réunira à l'Elysée John Kerry, arrivé dimanche soir en France, et les chefs de la diplomatie britannique et français, William Hague et Laurent Fabius, pour «mettre en forme la prochaine résolution du Conseil de sécurité».