Le Parlement tchèque réuni pour le vote de confiance au gouvernement

Le Parlement tchèque réuni pour le vote de confiance au gouvernement

Le Parlement tchèque était réuni mercredi pour le vote de ...
© 2013 AFP

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Le Parlement tchèque était réuni mercredi pour le vote de confiance au nouveau «gouvernement d'experts» de l'économiste Jiri Rusnok, qui a peu de chances d'obtenir l'aval des députés mais espère rester en place grâce au soutien du président Milos Zeman.

Souvent appelé «gouvernement présidentiel», le cabinet Rusnok, nommé le 10 juillet, est composé de ministres sans étiquette proches de M. Zeman, un vétéran de la gauche, et de son parti non-parlementaire SPOZ.

Ce gouvernement a remplacé celui de centre droit de Petr Necas, tombé après l'arrestation spectaculaire de sa collaboratrice et maîtresse, Jana Nagyova, sur des accusations de corruption qui se sont presque toutes évanouies par la suite.

Le président Zeman a affirmé mercredi devant le Parlement que «ce cabinet de transition avait déjà réalisé un grand nombre de choses utiles, telles que la hausse du salaire minimum».

«Il bénéficie du soutien des employeurs et des syndicats», a-t-il assuré, avant de qualifier le cabinet précédent de M. Necas de «triste» et «catastrophique».

Le résultat du vote est attendu dans la journée mais aucune précision horaire n'a été donnée.

«Il semble que le gouvernement n'obtiendra pas la confiance. Mais rien n'est sûr à 100%. S'il y a des accords conclus en coulisses, on le saura aujourd'hui seulement», a indiqué à l'AFP le politologue Josef Mlejnek.

Si le cabinet échoue et démissionne, la Constitution permet à M. Zeman une deuxième tentative, dans un délai qui n'est pas précisé, ce qui lui offre un large champ de manoeuvre. La loi fondamentale prévoit trois tentatives, la troisième étant pilotée par le chef de la chambre basse.

Encore quelques semaines au pouvoir

M. Zeman a cependant confirmé mercredi qu'il allait laisser le cabinet Rusnok au pouvoir au moins pendant ces «quelques semaines» que doit durer encore l'enquête sur l'affaire de Mme Nagyova.

«Je vous assure que pendant ces quelques semaines, je ne procéderai à aucune deuxième tentative même si vous me faites subir le supplice de la roue», a affirmé le président, connu pour son langage fleuri.

La Chambre des Députés du Parlement tchèque compte 200 sièges. Une majorité simple de parlementaires présents au moment du vote est requise pour que le cabinet obtienne la confiance.

M. Rusnok, 52 ans, affiche un grand optimisme: «Je pense que nous aurons 96 ou 97 voix et que cela suffira pour obtenir la confiance», a-t-il affirmé dimanche.

De son côté, la présidente de la chambre basse Miroslava Nemcova assure que l'ancienne coalition de centre-droit composée des partis de droite ODS et TOP09 et des centristes LIDEM, forte d'au moins 101 députés, votera comme un seul homme contre le gouvernement.

Le cabinet sera sans doute soutenu par les sociaux-démocrates CSSD, des communistes KSCM et des centristes VV. Le CSSD, principale force de l'opposition, était longtemps divisé sur cette question mais est parvenu à un accord mardi soir.

«103 fois non»

«Rusnok va entendre aujourd'hui 103 fois non», affirmait mercredi le quotidien économique Hospodarske Noviny, s'appuyant sur son propre calcul de la répartition des forces politiques au sein de la chambre basse.

«Rusnok va essuyer une défaite», titrait le quotidien de gauche Pravo.

M. Rusnok a récemment laissé entendre qu'il pourrait rester au pouvoir pendant «trois ou quatre mois» même s'il n'obtenait pas la confiance mercredi.

«Le programme du gouvernement a été écrit pour la totalité du mandat, c'est à dire jusqu'aux prochaines élections législatives», dont le terme normal est mai 2014, a insisté M. Rusnok, dans la presse de lundi.

Sans attendre le vote de confiance, le Premier ministre a déjà procédé à une série de changements à la direction d'entreprises d'Etat, dont la compagnie des chemins de fer CD.

La droite insiste sur sa majorité et demande à M. Zeman de charger Mme Nemcova du parti ODS de piloter la deuxième tentative.

Cependant, selon l'analyste Jiri Pehe interrogé par l'AFP, le président «ne le fera en aucun cas».

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