Belgique: le nouveau roi Philippe entame sa course d'obstacles

Belgique: le nouveau roi Philippe entame sa course d'obstacles

Le nouveau roi des Belges Philippe s'est mis lundi à l'ouvrage en multipliant les contacts avec le monde politique, au lendemain d'une intronisation réussie qui ne constituait toutefois que la première haie d'une périlleuse course d'obstacles.
© 2013 AFP

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Le nouveau roi des Belges Philippe s'est mis lundi à l'ouvrage en multipliant les contacts avec le monde politique, au lendemain d'une intronisation réussie qui ne constituait toutefois que la première haie d'une périlleuse course d'obstacles.

Recevant les membres du gouvernement, le roi a refusé la «démission de courtoisie» que lui a présenté, comme le veut la coutume, le Premier ministre Elio Di Rupo.

Il a ensuite reçu les dirigeants des trois régions du pays, la Flandre, la Wallonie et Bruxelles-Capitale, qui gèrent de nombreuses compétences économiques, et ceux des «communautés» flamande, francophone et germanophone, chargées notamment de la culture.

Prenant acte d'une toute récente réforme de l'Etat, le nouveau monarque avait estimé dimanche dans son discours du trône que «la force de la Belgique réside également dans ses entités fédérées» et promis d'«entretenir des contacts constructifs avec leurs responsables».

Une déclaration d'intention saluée en Flandre, où la monarchie est perçue comme trop francophone et trop centralisatrice.

Mais si l'intronisation s'est bien déroulée, Philippe apparaissant plus assuré que prévu, le plus dur reste à faire pour le septième roi des Belges, soulignait lundi la presse flamande.

«La rentrée scolaire s'est bien passée, mais le vrai test, ce sont les examens de fin d'année», explique le quotidien De Morgen, en faisant allusion à l'échéance, redoutée par les partis au pouvoir, des prochaines élections législatives de mai 2014.

Car si les indépendantistes flamands de la N-VA, crédités de 30 à 35% des intentions de vote côté néerlandophone, l'emportent réellement dans moins d'un an, le blocage politique risque d'être encore plus profond qu'en 2010-2011.

Il avait alors fallu 541 jours pour qu'un gouvernement voit le jour, grâce notamment au subtil travail de médiation d'Albert II, le roi expérimenté parti dimanche à la retraite.

Le chef de la N-VA, Bart De Wever, qui estime avoir été poussé dans l'opposition en partie à cause du roi, a montré sa mauvaise humeur en déclinant l'invitation à se rendre à l'intronisation de Philippe.

«Personne n'est dupe: il faudra bien plus qu'un plaidoyer et une bonne prestation royale pour garantir une victoire contre les forces nationalistes», avertit le quotidien francophone Le Soir, pour qui «l'effet positif» du changement de règne «ne durera qu'un temps court».

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