Philippe Verdon: «rien ne sera impuni», prévient Hollande
MONDE•La probabilité que le corps retrouvé soit le sien est très forte, selon les autorités françaises...20 Minutes avec AFP
Il existe «une très forte probabilité» qu'un corps découvert début juillet dans le nord du Mali soit celui de l'otage français Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011 par Aqmi, a déclaré dimanche le ministère français des Affaires étrangères. Le porte-parole du Quai d'Orsay Philippe Lalliot, a précisé que des «vérifications complémentaires» étaient en cours.
Une source proche de l'enquête a précisé qu'un prélèvement avait été effectué sur la dépouille afin de vérifier qu'il s'agissait bien du Français, dont le décès avait été annoncé en mars par l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) mais jamais formellement confirmé par les autorités françaises qui ne cachaient toutefois pas leur pessimisme. Cette source n'a pas précisé si le résultat des analyses génétiques était connu.
Le Président François Hollande a réaffimé lundi qu'Il y avait «une probabilité très forte» que Philippe Verdon soit mort. «Nous avons retrouvé une dépouille il y a 10 jours au Nord Mali, nous faisons tout pour avoir confirmation que ce pourrait être hélas le corps de Philippe Verdon. Nous analyserions à ce moment-là ,les causes de la mort et rien ne sera impuni.»
Prélèvement génétique
Le 7 juillet, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été informée de la découverte d'une dépouille susceptible d'être celle de Philippe Verdon. Un prélèvement génétique a été envoyé le lendemain en France. Le corps devait être rapatrié s'il se confirmait qu'il s'agissait bien de Philippe Verdon, selon la source proche de l'enquête.
Le 19 mars, Aqmi avait annoncé que Philippe Verdon avait été exécuté. Le quai d'Orsay n'a jamais confirmé, mais le 28 mars François Hollande déclarait que «des éléments conduisent à penser» que Philippe Verdon «pourrait être mort».
Âgé de 53 ans, Philippe Verdon souffrait en partant pour le Mali d'un ulcère et de tachycardie. «Pour nous, il est possible que Philippe soit mort à cause de ses pathologies et qu'Aqmi s'en serve pour une mise en scène», avait déclaré en mars Pascal Lupart, qui dirige le comité de soutien de Philippe Verdon. Dans une vidéo diffusée l'été dernier par le site mauritanien Sahara Médias, Philippe Verdon parlait de ses «conditions de vie difficiles» .
Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011. Ils étaient en voyage d'affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Serge Lazarevic reste détenu par Aqmi. Quatre autres Français, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret, avaient été enlevés le 16 septembre 2010 au Niger par Aqmi.