Ces inondations ont été la pire catastrophe du point de vue du bilan humain en 2013, affirme ce mardi le réassureur allemand Münich Re. Les autorités indiennes ont en effet révisé à la hausse le bilan probable des inondations en juin dernier, estimant que 5.500 personnes pourraient avoir péri dans le nord du pays, où de fortes précipitations et des glissements de terrain dûs à une mousson précoce ont provoqué de puissants dégâts.

Le bilan confirmé pour l'heure s'élève à un millier de morts, parmi lesquels des habitants de l'Uttarakhand, région montagneuse et reculée de l'Himalaya, des pélerins hindous et des touristes venus se ressourcer loin de la chaleur des plaines dans cet Etat montagneux connu sous le nom de «Terre des dieux» pour le nombre élevé de lieux sacrés qu'il abrite.

4.500... «portés disparus» et 769 villages coupés du monde

«Le nombre total de personnes toujours portées disparues est de 4.500», a annoncé le chef du gouvernement local, Vijay Bahuguna, lors d'une conférence de presse lundi soir dans la capitale de cet Etat, Dehradun. Le mois dernier, les autorités estimaient que le nombre de disparus s'élevait à 3.000. En pleine saison touristique, les rivières en crue ont emporté maisons, immeubles, et même des villages entiers, et détruit plus de 1.000 ponts et des routes étroites.

769 villages restent coupés du reste de la région, les routes étant endommagées et les liaisons téléphoniques n'éayant pas encore été restaurées. Mais les autorités se veulent positives: «Sur les 4.200 villages touchées, nous avons ré-établis les liens avec 3431 d'entre eux».

Les disparus déclarés morts le 15 juillet prochain

«Nous allons attendre jusqu'au 15 juillet et après cette date, les disparus seront présumés morts et le processus d'indemnisation va commencer», a ajouté Bahuguna. Le gouvernement a promis de verser 500.000 roupies (environ 6.300 euros) aux familles de chaque victime ayant péri dans les intempéries du 15 juin. Une plateforme de soutien aux sinistrés a par ailleurs été mise en ligne.

Les autorités estiment toutefois que certaines personnes portées disparues pourraient être rentrées chez elles ou avoir continué leur voyage sans informer les autorités qu'elles étaient saines et sauves. Des corps flottant dans des rivières ont été découverts à des centaines de kilomètres de la zone inondée, soulignant la difficulté de retrouver les morts.

Les secouristes bloqués et malades sur place

Un autre membre du gouvernement local, Subhash Kumar, a précisé qu'une équipe de 74 secouristes était bloquée dans la vallée de Kedarnath, la plus touchée, après avoir atteint la région le 3 juillet et qu'elle était désormais à court de nourriture. «Ils rationnent maintenant pour eux-mêmes la nourriture qu'ils transportaient», a dit Kumar devant la presse, précisant que 60 d'entre eux étaient tombés malades après avoir bu de l'eau contaminée par des corps en état de décomposition à Kedarnath.

Il a par ailleurs indiqué que des produits de première nécessité avaient été envoyés, avec l'aide de l'armée qui a déployé au total une soixantaine d'hélicoptères. Les secouristes ont tout de même évacué plus de 100.000 personnes piégées par les inondations.