DERNIERE INFO - 19h40 : Le président algérien est sorti de l'hôpital, annonce le service de santé des armées. Il se rend dans un appartement de convalescence aux Invalides, rapporte L'Opinion.

Black-out total sur l’état de santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Devant l’entrée de l’hôpital d’instruction des armées (HIA) du Val-de-Grâce (5e arrondissement), les militaires filtrent les entrées, comme à leur habitude. Aucune information n’en sort, pas même le service dans lequel Bouteflika, 76 ans, a été admis.

En fin d'après-midi, le service de santé des armées a annoncé que le président algérien avait quitté l'hôpital. Selon L'Opinion, il a gagné un appartement de convalescence aux Invalides.

Selon Le Parisien qui s’appuie sur deux sources, dont une militaire, le président algérien était en soins intensifs, son état de santé étant jugé «grave». Il se serait dégradé depuis son arrivée il y a moins d’un mois à Paris où, selon les autorités, il avait été transféré le 27 avril à la suite d'un AVC «mineur».

En simple convalescence, selon Alger

Le chef de l’Etat avait déjà été soigné en France en 2005 pour «un ulcère hémorragique à l’estomac». Des informations publiées ces derniers jours en France et en Algérie font état d'une aggravation de son état de santé touchant ses centres vitaux. Il a même été indiqué qu'il serait dans un «état comateux».

Des informations radicalement contradictoires de celles qui sont avancées par les autorités algériennes. Pour la première fois depuis son transfert en France, le Premier ministre, Abelmalek Sellal, a indiqué lundi que le pronostic vital du président n'avait «jamais» été engagé et que sa santé «s'améliore de jour en jour». Il «est tenu, sur recommandation de ses médecins, d'observer un strict repos en vue d'un total rétablissement», a-t-il déclaré.

Est-il encore en vie?

L’historien Benjamin Stora a fait part de son interrogation ce mardi sur Europe 1. A propos de l’état de santé de Bouteflika, il a estimé qu’il était «très difficile de dire s’il est toujours en vie», rappelant aussi que cette pratique du secret n’est pas une première en Algérie. L’historien a par ailleurs pointé du doigt l’attitude des autorités françaises qui gardent le silence sur la santé du président.

Cette situation, rappelle l’historien, «s'est déjà produite en 2005 quand Bouteflika a disparu pendant plusieurs semaines». «On avait déjà observé le silence politique des autorités françaises. Il continue. N'oublions pas que l'Algérie reste un grand partenaire politique et économique, notamment depuis la guerre au Mali», a-t-il expliqué.

Paris refuse de communiquer toute information concernant le chef de l'Etat, estimant que c’est à Alger de le faire.