Italie: Le Mouvement 5 Etoiles demande à nouveau de gouverner le pays
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Le Mouvement 5 Etoiles (M5S), qui a cristallisé le vote contestataire aux législatives de fin février en Italie, a de nouveau réclamé ce vendredi de former un gouvernement sous ses propres couleurs, refusant de soutenir un exécutif sous une autre étiquette. «Nous réaffirmons que nous n'accordons pas la confiance à un gouvernement politique ni pseudo-technique qui serait formé par ces partis», a déclaré le chef du groupe M5S au Sénat, Vito Crimi, à l'isssue d'un entretien avec le président Giorgio Napolitano. «Nous avons dit que s'il s'agit d'un gouvernement de politiciens ou d'hommes politiques déguisés en techniciens, alors nous ne sommes pas d'accord», a-t-il insisté.
En l'absence d'une majorité au Sénat, le chef de la gauche Pier Luigi Bersani a proposé à plusieurs reprises une alliance au M5S qui lui a claqué la porte au nez, à chaque fois de façon plus humiliante. Interrogé sur l'hypothèse d'un «gouvernement institutionnel du président», Vito Crimi a répondu: «Cette hypothèse n'est pas sur la table», mais il n'a pas terminé sa phrase en évoquant le «moment où sera publié un nom...», ce que les médias ont interprété comme une porte laissée entrouverte. En revanche, «nous sommes prêts à former un gouvernement 5 Etoiles, nous avons relancé cette hypothèse devant le président Napolitano», a souligné le chef de file des sénateurs M5S.
Des «gens nouveaux» qui veulent «changer le pays»
Le M5S a recueilli environ un quart des voix aux élections, arrivant en 3e position derrière la gauche et la droite. En outre, «si le mouvement reçoit mandat pour entreprendre des consultations, nous fournirons un nom à Napolitano ainsi que tout ce qui est utile. Un programme nous l'avons déjà», a affirmé Vito Crimi. Intervenant peu après dans une émission de la radio de son mouvement, «La Cosa», le chef du M5S Beppe Grillo a fustigé des médias qui avaient spéculé sur le fait que son parti accepterait de soutenir «un gouvernement pseudo-technique».
«On est dans le domaine de la psychiatrie plus que de la politique», a-t-il dit, en critiquant certains organes de presse qui inventent «du rien, puis le reproposent, puis en discutent». Il s'en est pris violemment aux dirigeants des partis traditionnels: «A qui va-t-on voter la confiance? A ces gens qui ont désintégré le pays pendant vingt ans?» «Nous sommes des gens nouveaux qui voulons changer le pays, les mots qui comptent pour nous sont le sens de la communauté, que personne ne doit être laissé à la traîne, revenu minimum de citoyenneté, aide aux PME... Nous sommes comme la révolution française sans la guillotine», a-t-il dit.