Une fumée blanche et quelques mots prononcés à un balcon auront suffit. En devenant le pape François, l'argentin Jorge Bergoglio est passé de l'ombre à la lumière. Et si «les cardinaux sont allés (le) chercher au bout du monde», c'est désormais sur les unes de tous les journaux du monde qu'il se retrouve, ce jeudi. 20 Minutes vous propose un petit tour d'horizon.

En commençant par le Royaume-Uni, où Andrew Brown du Guardian voit dans cette élection «un bond extraordinaire, loin de la nature conservatrice et prudente des deux derniers pontificats». Mais il y estime également que le nouveau pape va devoir faire face à une difficile mission de re-moralisation d'une église vieillissante. Ce faisant, le journaliste estime qu’il devra rassurer les fidèles en faisant apparaître l'Église comme intellectuellement cohérente et moralement attrayante, pour attirer de nouveaux croyants.

«Geste politique»

Dans le journal italien La Repubblica, l'édito de Ezio Mauro revient également sur cette élection «surprise» d'un pape «venu du bout du monde, comme pour dire stop aux intrigues et chantage, ainsi qu'à la paralysie du gouvernement de la Curie italienne», estime l’éditorialiste. Il parle également d’un choix qui représente un renversement de la puissance culturelle et géographique de la Curie vaticane «si évident et symbolique», qu’il en devient «un geste politique qui secoue Rome».

De l’autre côté de l’Atlantique, le New York Times estime d’ailleurs que cette élection éloigne de l'Europe le centre de gravité de l'Eglise. Laurie Goodstein écrit également que cette élection intervient comme «un salut appuyé au pouvoir grandissant des Latinos à travers l'Amérique». Une élection qui a d'ailleurs «électrifié les Latinos de Los Angeles à Buenos Aires», rappelle la journaliste.

Dans la presse argentine, pays d'où le pape est originaire, la nouvelle a été vue comme «historique», pour le Diario Uno. Le journal reprend d’ailleurs les mots de la présidente Cristina Kirchner, qui parlait d'un «jour historique» à l’annonce de l’élection de Jorge Mario Bergoglio.

De nombreux titres argentins reviennent également sur la vie du nouveau pape. «Sobriété et austérité constituent son mode de vie. Il se déplace en bus et en métro, effectue ses voyages à Rome en classe touriste», écrit ainsi le Cronista.

La Nacion lui consacre d'ailleurs un portrait rempli d'anecdotes, revenant sur la crise de décembre 2001 en Argentine, durant laquelle sa chambre avait été envahie de gaz lacrymogène.

C’est en fait du côté de la presse chinoise qu’il fallait jeter un œil pour échapper à cette actualité. Que ce soit sur le China Daily ou le Jiefang Daily, il n'était fait aucune mention de cette élection papale…