Le général serbe bosnien Zdravko Tolimir condamné à la prison à vie par le TPIY

Le général serbe bosnien Zdravko Tolimir condamné à la prison à vie par le TPIY

Le bras droit de Ratko Mladic, le général serbe bosnien Zdravko ...
Le bras droit de Ratko Mladic, le général serbe bosnien Zdravko Tolimir, a été reconnu coupable mercredi de génocide pour son rôle dans le massacre de Srebrenica en 1995 par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui l'a condamné à la réclusion à perpétuité.
Le bras droit de Ratko Mladic, le général serbe bosnien Zdravko Tolimir, a été reconnu coupable mercredi de génocide pour son rôle dans le massacre de Srebrenica en 1995 par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui l'a condamné à la réclusion à perpétuité. - Peter Dejong afp.com
© 2012 AFP

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Le bras droit de Ratko Mladic, le général serbe bosnien Zdravko Tolimir, a été reconnu coupable mercredi de génocide pour son rôle dans le massacre de Srebrenica en 1995 par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), qui l'a condamné à la réclusion à perpétuité.

"La majorité du tribunal vous juge coupable", a déclaré au général Tolimir le juge Christoph Flugge au cours du prononcé du jugement à La Haye, où siège le TPIY, ajoutant : "Zdravko Tolimir, vous êtes condamné à la réclusion à perpétuité".

Âgé de 64 ans, le général Tolimir, qui a effectué trois fois le signe de croix juste avant que le jugement ne soit prononcé, a été reconnu coupable de génocide et de six autres chefs d'accusation dont extermination, meurtre, persécution et transfert forcé.

Ces crimes, constitutifs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ont été commis pendant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995, au cours de laquelle 100.000 personnes sont décédées.

Après le prononcé du jugement, des membres de l’association des Mères de Srebrenica, qui groupe des proches des victimes du massacre, ont crié à des membres de la famille de Zdravko Tolimir qui sortaient du bâtiment du Tribunal: "Puisse Dieu vous laisser pleurer, je n'ai jamais retrouvé mon enfant".

A Sarajevo, l’association a exprimé son soulagement après la sentence.

En tant que chef du renseignement et de la sécurité au sein des forces militaires des Serbes de Bosnie, Zdravko Tolimir est considéré comme le bras droit du chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, qui comparaissait également mercredi devant le TPIY, dans le cadre de son procès.

Zdravko Tolimir est le plus haut gradé à entendre le jugement du TPIY à son encontre depuis les acquittements controversés de deux généraux croates, dont Ante Gotovina, et de l'ancien Premier ministre kosovar Ramush Haradinaj, qui avaient provoqué la colère de Belgrade.

Le Tribunal a estimé à la majorité que M. Tolimir avait été impliqué dans "une entreprise criminelle" pour "exécuter et ensevelir sommairement des milliers d'hommes et de garçons musulmans âgés de 16 à 60 ans capturés (après la chute) de l'enclave de Srebrenica", dans l'est de la Bosnie-Herzégovine.

Commis en juillet 1995, ce massacre qui a fait quelque 8.000 morts est le plus grave commis en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Les juges ont ajouté que "les souffrances des femmes, des enfants et des personnes âgées qui ont été déportés de force des enclaves de Srebrenica et de Zepa atteint le niveau grave de peines physiques ou mentales équivalent à un génocide".

Le général Tolimir, qui a plaidé non coupable, avait été arrêté le 31 mai 2007, et son procès s'était ouvert, après plusieurs reports en raison du mauvais état de santé de l'accusé, le 26 février 2010.

Les juges ont mis en évidence certains événements, notamment le massacre de 1.000 hommes et garçons musulmans dans un entrepôt à proximité de Srebrenica. Une fois toutes ces personnes entrées dans l’entrepôt, les soldats ont jeté des grenades à l'intérieur et ont tiré à l'arme automatique "pendant des heures", selon les juges.

Se défendant seul, Zdravko Tolimir avait assuré lors de sa plaidoirie ne pas "avoir donné d'ordres lors des combats" et ne pas avoir été présent à Srebrenica.

Il avait aussi déclaré que l'attaque de Srebrenica par les forces serbes de Bosnie-Herzégovine avait pour but de combattre "des groupes terroristes armés" et non d'attaquer la population civile.

Pour le juge Flugge, au contraire, le général Tolimir "avait une pleine connaissance des méprisables opérations criminelles (organisées à Srebrenica) et a lui-même contribué à leurs objectifs".