Un jardin d'Eden anglais fleurit sous les auspices de Bruxelles

Un jardin d'Eden anglais fleurit sous les auspices de Bruxelles

Sous les immenses dômes de l'"Eden Project", un paradis tropical ...
© 2012 AFP

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Sous les immenses dômes de l'"Eden Project", un paradis tropical financé par des fonds européens s'épanouit dans la campagne des Cornouailles britanniques, en fort contraste avec le climat généralement glacial qui caractérise les relations du Royaume-Uni et de l'UE.

Si le complexe écologique est une attraction touristique majeure, avec environ un million de visiteurs par an, la plupart ignorent qu'il vit en partie grâce au soutien apporté par l'Union européenne à cette région défavorisée du littoral sud-ouest de l'Angleterre.

Telles des demi-bulles posées dans la verdure anglaise, les serres de l'Eden Project abritent des plantes tropicales et des fleurs du monde entier.

Sous la serre géante qui accueille la plus grande forêt tropicale "en captivité", l'humidité atteint 92% et les températures grimpent jusqu'à 45°C.

Près d'une cascade, des oiseaux tropicaux s'abritent sous des palmiers tandis que des gouttes de condensation tombent de la voûte de plastique transparent.

Ouvert en mars 2001, l'Eden Project aurait eu du mal à se développer sans l'aide européenne apportée aux Cornouailles, seule région d'Angleterre à bénéficier dans le budget 2007-2013 des fonds de "convergence" destinés aux collectivités les plus pauvres de l'UE.

L'Eden Project a reçu environ 30 millions de livres (37 millions d'euros), dont 26 millions de livres ont servi à construire les "biomes" et les équipements pédagogiques.

Le site, près de la ville de Saint Austell, emploie 500 personnes et a généré quelque 2.000 emplois dans la zone.

Sans le financement européen, "le projet aurait été bien plus modeste", reconnaît le directeur du développement de l'Eden Project, Dan James. "Je pense sincèrement que nous n'aurions pas atteint cette taille", dit-il à l'AFP.

L'Eden Project espère encore obtenir des financements dans le cadre du très disputé budget 2014-2020, afin d'investir dans un nouvel espace d'exposition sur les technologies durables. Pendant qu'à Londres, les députés, conservateurs et travaillistes confondus, demandent des coupes dans le budget de l'UE à l'image de la cure d'austérité nationale.

Depuis 1994, plus de 900 millions de livres de fonds structurels européens ont été versés en Cornouailles, région rurale et reculée de 535.000 habitants, encore difficile d'accès: les trajets en train depuis Londres peuvent prendre plus de cinq heures. Et si elle attire les touristes l'été grâce à ses plages et ses paysages pittoresques, la région a été frappée de plein fouet par la fermeture de ses mines d'étain.

Parmi les projets financés: l'aéroport de Newquay, permettant des liaisons avec Londres et Manchester (nord), le restaurant Fifteen de la star médiatique de la gastronomie Jamie Oliver, et le campus universitaire de Tremough, près de Falmouth.

Une partie des fonds alloués a été destiné à équiper la région de l''internet à très haut débit. Le Fonds européen de développement régional (FEDER) contribue à hauteur de 53,5 millions de livres, et le groupe britannique de télécoms BT prend en charge les 78,5 millions restants.

D'ici 2014, quelque 80% des habitants devraient bénéficier de cette connexion à 100 mégabits par seconde.

Selon Julian Cowans, chargé de ce programme de couverture, les bénéfices se font déjà sentir: l'activité sur internet a augmenté dans la région, de la part des particuliers et des entreprises.